STUD, z.s. (Původně STUD Brno) vznikl v roce 1996 jako nezávislá ntátní nezisková anizace (občanské sdžení), jejímž posláním je působ ve prospěch gay, lbické, bisexuální a transgenr mory a ilovat o její plné právní i faktické zrovnoprávnění s ostatními členy společnosti.
Contents:
- GAY NEBO LGBT TURISTIKA: FICE, MOžNOSTI A HLAVNí STACE
- LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN AMéRIQUE DU NORD3SELON TOUTE VRAISEMBLANCE, LA QUALIFITN « MUNTé » APPLIQUéE à LA POPULATN HOMOSEXUELLE A TOUT D’ABORD éTé FéE X ÉTATS-UNIS. ELLE Y APPARAîT TRèS TôT DANS LE VOBULAIRE UTILISé POUR DéCRIRE CE GROUPE, PRCIPALEMENT DU CôTé S HOMM. PAR EXEMPLE, EN 1915, UN OBSERVATR (NON ADéMIQUE) LA VIE HOMOSEXUELLE MASCULE éVOQUE UNE « MUNTé ANISéE MANIèRE DISTCTE » (KATZ, 1976 : 52 ; Cé PAR D’E, 1983 : 12). QUELQU DéCENNI PL TARD, LE PREMIER ARTICLE SOCLOGIQUE PUBLIé SUR L’HOMOSEXUALé (MASCULE) S’TULE PRéCISéMENT « LA MUNTé HOMOSEXUELLE » (LEZNOFF & WTLEY, 2011 [1956]). L TRS Y DéCRIVENT L’EXISTENCE RéSEX OU GROUP D’HOMM RéPARTIS EN UX GRANS TéGORI BIEN DISTCT, L « SECRETS » ET L « DéVOILéS », DANS UNE VILLE DU CANADA QUI N’T PAS NOMMéE MAIS DONT ON SA JOURD’HUI QU’IL S’AG MONTRéAL. REPRENANT UNE TéGORIE éMIQUE, ILS LA DOTENT D’UNE NSISTANCE SCIENTIFIQUE EN EXPLIQUANT EN QUOI, SELON X, C DIFFéRENTS GROUP FORMENT UNE « MUNTé » :4[…] CE SONT L NTACTS SEXUELS OCSNNELS ENTRE L MEMBR TéGORI DIFFéRENT DU POT VUE S STRATéGI D’éVEMENT (C’T-à-DIRE ENTRE GROUP SECRET ET DéVOILé) QUI RASSEMBLENT L HOMOSEXUELS LA VILLE EN UNE MUNTé. LA MUNTé HOMOSEXUELLE NSISTE ASI EN UN NOMBRE éLEVé GROUP DISTCTS, SE SQUELS L DIFFéRENTS MEMBR SONT UNIS PAR UNE AMIé PUISSANTE ET RELATIVEMENT DURABLE, TANDIS QUE L MEMBR S DIVERS GROUP SE RETROUVENT LIéS PAR S NTACTS SEXUELS TéN MAIS RéPéTéS. ASI, L HOMOSEXUELS D’UNE MêME VILLE ONT TENDANCE à SE NNAîTRE DIRECTEMENT OU RéPUTATN, à RENNAîTRE UN CERTA NOMBRE NORM MORAL ET D’TéRêTS MUNS, ET à TERAGIR SUR LA BASE D’UNE OPéRATN ANTAGONIQUE.(LEZNOFF & WTLEY, 2011 [1956])5UN TRE ARTICLE T PUBLIé SO LE MêME TRE EXACTEMENT PAR EVELYN HOOKER DéBUT S ANNé 1960 (HOOKER, 1967 [1962]), QUI T REPRIS ET DéVELOPPé TROIS ANS PL TARD DANS UN TEXTE PL APPROFONDI (HOOKER, 2011 [1965]). L’TRE T PROFSRE DéPARTEMENT PSYCHOLOGIE L’UNIVERSé CALIFORNIE à LOS ANGEL (UCLA), Où ELLE A MENé UNE éTU FAMSE MONTRANT QUE L’HOMOSEXUALé NE SE DIFFéRENCIE PAS ME ENTé CLIQUE L’HéTéROSEXUALé (HOOKER, 1957). MAIS LA RECHERCHE QU’ELLE PRéSENTE DANS C UX TEXT RELèVE PLUTôT S SCIENC SOCIAL. SON ENQUêTE A éTé RéALISéE DANS LA VILLE LOS ANGEL, DONT ELLE A ETHNOGRAPHIé LA POPULATN HOMOSEXUELLE. ELLE DéCR LE « SYSTèME S BARS » QUI Y EXISTE SO LA FORME D’UN MARCHé SEXUEL, MAIS PRéCISE QUE CET ENSEMBLE D’STUTNS URBA N’T QUE LA PARTIE VISIBLE L’ICEBERG QUE NSTUE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE ». ELLE UTILISE CENTRALEMENT LA NOTN « MON SOCIAL », QUI VIENDRA BIENTôT URANTE EN SOCLOGIE, MAIS ELLE APPORTE DèS LE DéBUT SON ARTICLE UNE PRéCISN SéMANTIQUE : « LE TERME “MON” T UTILISé ICI […] POUR SE RéFéRER à S GROUP QUI PARTAGENT S PERSPECTIV MUN […]. L TERM “SUBCULTURE”, “SOCIéTé” ET “MUNTé” DéSIGNENT éGALEMENT CETTE MêME RéALé » (HOOKER, 2011 [1965]).6QUELQU ANNé PL TARD, UN TRAVAIL DOCTORAT RéALISé à SAN FRANCIS PARVIENT à S NCLNS PARABL à CELL D’EVELYN HOOKER EN FAISANT éTAT, LUI SSI, L’EXISTENCE D’UN « SYSTèME BARS » RELATIVEMENT STABLE, QUI REPRéSENTE LA DIMENSN STUTNNALISéE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », D’AILLRS éVOQUéE ICI SANS êTRE TERROGéE, ME SI SON EXISTENCE ALLA à PRéSENT SOI (ACHILL, 2011 [1967]).7CEPENDANT, DèS LA MêME PéR, CERTAS TRS MENCENT à CRIQUER L’AGE CETTE NOTN QUE L’ON RETROUVE NON SLEMENT DANS LE LANGAGE S DIVID NCERNéS ET LRS REPRéSENTANTS (ON PARLE éGALEMENT PARFOIS « MUNTé HOMOPHILE ») MAIS SSI, ME NO VENONS LE VOIR, DANS CELUI CERTAS CHERCHRS EN SCIENC SOCIAL. DANS UN ARTICLE SéMAL D’ANALYSE SOCLOGIQUE L’HOMOSEXUALé (MASCULE), WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON SOULIGNENT LE RACTèRE TRèS LIMé LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » (SIMON & GAGNON, 2011A [1967]). POUR X, L’UNE S MEILLR ILLTRATNS CE QUE L’ORIENTATN SEXUELLE NE PT TRANSCENR L TR RACTéRISTIQU SOCIAL S DIVID T LE FA QUE LADE « MUNTé » N’T PAS MIXTE, MAIS SOUMISE à UNE FORTE DIVISN SEXUELLE. LE TRA MAJR S DIVID, EXPLIQUENT-ILS, N’T PAS L’ORIENTATN SEXUELLE MAIS LE GENRE ET, SI L FEMM HOMOSEXUELL SONT MOS PORTé SUR L éCHANG SEXUELS QUE L HOMM HOMOSEXUELS, C’T PRéCISéMENT CE QUE LR A DICTé LR SOCIALISATN GENRéE à LA SEXUALé (SIMON & GAGNON, 2011B [1967]).8LA PERTENCE CETTE ANALYSE CRIQUE N’EMPêCHE CEPENDANT PAS QUE LA NOTN « MUNTé » NTUE D’êTRE UTILISéE DANS L ANNé 1970 POUR QUALIFIER, DéCRIRE ET ANALYSER L’ANISATN S HOMOSEXUELS, HOMM (WARREN, 1974) ME FEMM (WOLF, 1979), TANDIS QUE SE CRéENT S QUARTIERS « GAIS » (UN NOUVE TERME QUI S’IMPOSE PROGRSIVEMENT POUR REMPLACER L QUALIFITNS PéJORATIV ANTéRIR) DANS PLIRS MéTROPOL NORD-AMéRI, PARFOIS SSI QUALIFIéS « GHETTOS » (LEVE, 1979). CONTRE L ANALYS CRIQU D’TRS TELS QUE WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON, STEPHEN O. MURRAY DéVELOPPE UN ARGUMENTAIRE EN FAVR L’AGE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE ». PARTANT DU NSTAT QU’IL T IMPOSSIBLE D’éTABLIR DANS L’ABSOLU S’IL EXISTE OU NON UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE », IL CHERCHE PLUTôT à PARER L’ANISATN LA POPULATN GAIE à CELLE S « MUNTéS ETHNIQU » à TORONTO (CANADA), CE QUI LUI PERMET NTTER L’IDéE QUE CETTE NOTN N’RA PAS SENS. L’TR PRéCISE EN OUTRE :9TO THE VENERABLE SYSTEM OF SEXUAL EXCHANG AMONG GAYS AND THE EXISTENCE OF HOMOSEXUAL IENDSHIP WORKS HAS BEEN ADD A PLETE SET OF GAY STUTNS DURG THE LAST . THIS VELOPMENT OF MUNY AMONG GAYS PENDS ON THE NANT VELOPMENT OF A SENSE OF PEOPLEHOOD AND, AT THE DIVIDUAL LEVEL, A WILLGNS TO VISIBLY BELONG TO SUCH A PEOPLE.(MURRAY, 1979 : 165).10ASI LA « MUNTé » T-ELLE FONDéE SUR L’EXISTENCE à LA FOIS RéSEX D’éCHANG SEXUELS OU D’TERNNAISSANCE ET D’STUTNS HOMOSEXUELL. DE PL, SELON L’TR, L’UN S éLéMENTS NSTUTIFS CETTE « MUNTé » T LE SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN GROUPE (OU à UN « PPLE »), DONT LA PRCIPALE MANIFTATN SERA LE DéSIR D’APPARTENANCE VISIBLE, à SAVOIR LE « G OUT ».« COMMUNTé HOMOSEXUELLE » ET « G OUT »11DEPUIS PLIRS DéCENNI, L’EXPRSN « G OUT » DéSIGNE LE DéVOILEMENT PAR UN DIVIDU SON HOMOSEXUALé à L’EXTéRIR DU MON HOMOSEXUEL, PRèS SON ENTOURAGE PL OU MOS PROCHE (AMIS, FALE, I PROFSNNEL, ETC.). MAIS LE SENS CETTE EXPRSN N’A PAS TOUJOURS éTé LE MêME, IL A CHANGé URS DU TEMPS. PENDANT LONGTEMPS, ELLE SIGNIFIA LE FA FAIRE SON ENTRéE DANS LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », ME PAR EXEMPLE à NEW YORK DéBUT DU XXE SIèCLE : « L GAYS S ANNé D’AVANT-GUERRE NE PARLAIENT PAS “SORTIR ” CE QUE NO APPELONS LE “PLARD” (G OUT OF THE CLOSET), MAIS PLUTôT “FAIRE SON ENTRéE DANS” CE QU’ILS APPELAIENT LA “SOCIéTé HOMOSEXUELLE” OU LE “MON GAY” (G OUT THE GAY WORLD) » (CHNCEY, 2003 [1994] : 17). ASI, JQU’à LA F S ANNé 1960 MOS, C’T-à-DIRE JQU’à LA DéCENNIE 1970 URS LAQUELLE LE DéVOILEMENT L’ORIENTATN SEXUELLE T VENU UN MOT D’ORDRE POLIQUE, L’EXPRSN « G OUT » N’AVA PAS ENRE ACQUIS LA SIGNIFITN EXACTE QUE NO LUI NNAISSONS JOURD’HUI ET QUI TRADU L’CATN à LA TRANSPARENCE ET DéVOILEMENT RACTéRISTIQUE S POLIQU L’HOMOSEXUALé DANS LA PLUPART S PAYS OCCINTX PUIS L ANNé 1970 (BROQUA & BSCHER, 2003).12DANS PLIRS ARTICL SOCLOGIQU PUBLIéS URS S ANNé 1960, ON RETROUVE ENRE UNE SIGNIFITN VOISE CELLE DU DéBUT DU SIèCLE à NEW YORK. WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON éVOQUENT « LA PHASE L’HOMOSEXUALé NOMMéE “G OUT”, LORSQUE L’DIVIDU RENNAîT SON INTé HOMOSEXUELLE ET EXPLORE LA MUNTé HOMOSEXUELLE POUR LA PREMIèRE FOIS » (SIMON & GAGNON, 2011A [1967]). CETTE DéFN T TRèS PROCHE CELLE DONNéE PRéCéMMENT PAR EVELYN HOOKER :13TRèS SOUVENT, L DéBUTS, QUE L HOMOSEXUELS DéSIGNENT PAR L’EXPRSN « G OUT », D’UNE PERSONNE QUI SE NSIDèRE ME HOMOSEXUELLE MAIS QUI A LUTTé NTRE CE SENTIMENT, SE PRODUISENT MOMENT Où CETTE PERSONNE S’INTIFIE PUBLIQUEMENT POUR LA PREMIèRE FOIS ME HOMOSEXUELLE EN PRéSENCE D’TR HOMOSEXUELS PAR SON APPARN DANS UN BAR.(HOOKER, 2011 [1965])14MAIS TOURNANT S ANNé 1960-1970, LA SIGNIFITN DU « G OUT » éVOLUE, ME EN TéMOIGNE UN ARTICLE IMPORTANT PUBLIé EN 1971, REPOSANT SUR L RéSULTATS D’UNE ENQUêTE RéALISéE à PARTIR D’ENTRETIENS ET D’UN QUTNNAIRE TO-ADMISTRé REMPLI PAR 182 HOMM (DANK, 1971). DANS LA DRE L’éTU, L’TR CHOIS DéFIR LE « G OUT » ME LE FA S’INTIFIER ME HOMOSEXUEL, CE QUI PT ADVENIR DANS LE I HOMOSEXUEL ME EN HORS : « FOR PURPOS OF THIS STUDY THE TERM “G OUT” WILL MEAN INTIFYG ONELF AS BEG HOMOSEXUAL. THIS SELF-INTIFITN AS BEG HOMOSEXUAL MAY OR MAY NOT OCCUR A SOCIAL NTEXT WHICH OTHER GAY PEOPLE ARE PRENT » (DANK, 1971 : 181). ASI, EN CE DéBUT S ANNé 1970, L’INTIFITN à LA FOIS TIME ET PUBLIQUE SOI ME HOMOSEXUEL, QUE DéSIGNE L’EXPRSN « G OUT », PT SE FAIRE NON PL SLEMENT SE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », MAIS SSI EN L’ABSENCE PAIRS, VOIRE EN SON FOR TéRIR.15UNE DIZAE D’ANNé PL TARD, LE LIEN ENTRE « G OUT » ET « MUNTé » T à NOUVE éTABLI DANS UN TEXTE MICHAEL POLLAK, à CERTAS éGARDS FONDATR LA SOCLOGIE L’HOMOSEXUALé EN FRANCE (POLLAK, 1982). TIRANT PROF SA NNAISSANCE DU MON HOMOSEXUEL ANGLOPHONE, BIEN QUE SEMBLANT IGNORER UNE PARTIE LA LTéRATURE SOCLOGIQUE SUR L’HOMOSEXUALé, L’ARTICLE DONNE UNE DéFN DU « G OUT » QUI DIQUE BIEN LA TRANSN QUI S’OPèRE ALORS ENTRE UX SIGNIFITNS ICI PRéSENT SIMULTANéMENT. L’TR Y DéF LE « G OUT » ME « LE DOUBLE PROCS D’TéGRATN DANS LA MUNTé HOMOSEXUELLE ET D’AFFIRMATN L’HOMOSEXUALé VERS L’EXTéRIR » (POLLAK, 1982 : 49). IL SOULIGNE ASI LE LIEN ENTRE « MUNTé », TO-INTIFITN ET « G OUT ». IL éVOQUE SSI, ME D’TR TRS LA F S ANNé 1970 CéS PL HT, LE DéVELOPPEMENT ZON URBA SPéCIFIQUEMENT HOMOSEXUELL :16L’AFFIRMATN PUBLIQUE L’INTé HOMOSEXUELLE ET L’EXISTENCE D’UNE MUNTé HOMOSEXUELLE à PEE SORTIE L’OMBRE VA JQU’à L’ANISATN éNOMIQUE, POLIQUE ET SPATIALE. CECI A MENé, DANS L GRANDS CENTR URBAS AMéRIS, à LA FORMATN « GHETTOS » C’T-à-DIRE, SELON LA DéFN CLASSIQUE CE TERME, QUARTIERS URBAS HABéS PAR S GROUP SéGRéGUéS DU RTE LA SOCIéTé, MENANT UNE VIE éNOMIQUE RELATIVEMENT TONOME ET DéVELOPPANT UNE CULTURE PROPRE. […] DANS C QUARTIERS, L HOMOSEXUELS REPRéSENTENT UNE MAJORé LA POPULATN, NTRôLENT UNE BONNE PARTIE S MERC, EN PARTICULIER L BARS, LE MARCHé IMMOBILIER ET UNE PARTIE DU MARCHé DU TRAVAIL. EN PL, ILS ONT PARFOIS RéSI à S’ANISER EN FORCE éLECTORALE IMPORTANTE. CETTE TENDANCE à LA GHETTOïSATN PT êTRE OBSERVéE EN EUROPE, MAIS D’UNE FAçON TEMENT MOS MARQUéE.(POLLAK, 1982 : 48-49)17CETTE NSTUTN LA POPULATN HOMOSEXUELLE EN NICH URBA, à LAQUELLE S’ASSOCIE LE DéVELOPPEMENT REVENDITNS POLIQU PARFOIS CLAIREMENT « MUNTAIR », DANS LE DRE GROUP HOMOSEXUELS ANISéS, VA PROVOQUER UNE SUATN NFLICTUELLE SPéCIFIQUE EN FRANCE à PARTIR S ANNé 1990.HOMOSEXUALé ET ANTI-« MUNTARISME » EN FRANCE18L’AGE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE » APPARAîT EN FRANCE BEUP PL TARD QU’EN AMéRIQUE DU NORD, PRCIPALEMENT DANS LE NTEXTE LA LUTTE NTRE LE SIDA (BROQUA, 2003 ET 2006 ; PREARO, 2014 ; FCHOIS, 2015). BIEN QUE, SELON CERTAS MENTATRS, ON NE PUISSE PAS VéRABLEMENT Y PARLER D’UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE », SI ON PARE LA SUATN HEXAGONALE PAR EXEMPLE à CELLE S PAYS-BAS (DUYVENDAK, 1993), IL RTE QUE SE CRéENT PROGRSIVEMENT UN MOUVEMENT ET S STUTNS, ASI QU’UN QUARTIER SPéCIFIQUEMENT HOMOSEXUEL à PARIS (GIRD, 2014), OU PL PRéCISéMENT S PAC URBAS HOMOSEXUELS ASSEZ PARABL à CX QUE L’ON OBSERVE X ÉTATS-UNIS. CX-CI SONT PARFOIS DéSIGNéS PAR LE TERME « GHETTO » [3], MANIèRE PéJORATIVE, OU AVEC (TO-)DéRISN ME DANS CET EXTRA DU PREMIER OUVRAGE GUILLME DTAN :19« ÇA FA QUELQU ANNé MATENANT QUE JE SUIS ENTRé DANS CE MON. J’Y PASSE LA PLUPART DU TEMPS. MOI SSI JE PRéFèRE ALLER EN VANC à LONDR PLUTôT QUE DéUVRIR BUDAPT. BUDAPT, çA SERA POUR PL TARD. ON T BIEN DANS LE GHETTO. IL Y A DU MON. IL Y EN A TOUT LE TEMPS PL. D PéDéS QUI SE METTENT à BAISER TOUT LE TEMPS ET à NE PL ALLER SSI SOUVENT DANS LE MON NORMAL. À PART BOSSER, EN GéNéRAL, ET VOIR SA FALE, TOUT PT SE FAIRE SANS SORTIR DU GHETTO. SPORT, URS, Cé, RT, VANC »(DTAN, 1996 : 74-75).20LA DéSIGNATN PéJORATIVE DU I GAI PAR LE TERME « GHETTO » RENVOIE EN FRANCE PL LARGEMENT à L’SOR POSNS TRèS CRIQU à L’ENNTRE S PORTEMENTS « MUNTAIR » HOMOSEXUELS, LE PROPOS GUILLME DTAN VANT êTRE PRIS ME UNE RéACTN FACE à CE DISURS AMBIANT. C’T EN EFFET DANS L ANNé 1990 QUE LA NDAMNATN DU « MUN-TARISME HOMOSEXUEL » NNAîT UN FORT DéVELOPPEMENT AVEC, EN PARTICULIER, LA PATN EN 1996 DU LIVRE FRéDéRIC MARTEL, LE ROSE ET LE NOIR (MARTEL, 1996A). LE RNIER CHAPRE, QUI NTIENT LA DIATRIBE L’TR NTRE LE « MUNTARISME », T éGALEMENT PUBLIé SO LA FORME D’UNE « NOTE LA FONDATN SAT-SIMON » (MARTEL, 1996B). CECI DIQUE LA NGENCE ENTRE CETTE CRIQUE ET L OPNS DéFENDU PAR UNE MOUVANCE TELLECTUELLE – DONT CETTE FONDATN ET L TRS S « NOT » SONT PARMI L REPRéSENTANTS – RELATIVEMENT FLUENTE DANS LE DéBAT PUBLIC, SE PRéSENTANT ME PLUTôT ANCRéE à GCHE, ET SE RACTéRISANT PAR UNE HOSTILé MARQUéE VIS-à-VIS L’EXPRSN POLIQUE POSNS OU REVENDITNS JUGé PARTICULARIST.21FRéDéRIC MARTEL OPPOSE LA MENACE « REPLI INTAIRE » (RNéE PAR EXEMPLE SELON LUI PAR LA GAY PRI) PRCIPE D’UNIVERSALISME RéPUBLI (ALORS REPRéSENTé POUR L’TR PAR LA REVENDITN D’UNE RENNAISSANCE LéGALE DU UPLE HOMOSEXUEL). DANS SON OUVRAGE ME DANS S TERVIEWS, IL DISTRIBUE L BONS ET L MVAIS POTS EN NDAMNANT L ACTRS JUGéS « MUNTARIST », PREMIER RANG SQUELS SE TROUVENT L’ASSOCIATN QUI ANISE LA GAY PRI OU L’ASSOCIATN LUTTE NTRE LE SIDA ACT UP-PARIS QUI A FA LA REVENDITN « MUNTAIRE », C’T-à-DIRE DU FA METTRE EN AVANT SON APPARTENANCE à LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN MêME TEMPS QUE D’APPELER à SON RENFORCEMENT, L’UN S AX FORTS SON DISURS (BROQUA, 2006).22DèS SA PATN, LE ROSE ET LE NOIR SCE L’DIGNATN D’UN GRAND NOMBRE D’ACTRS OU PENSRS S MOUVEMENTS HOMOSEXUELS ET LUTTE NTRE LE SIDA, QUI SOULIGNENT LE MANQUE PERTENCE S ANALYS OU S POSNS. PAR EXEMPLE, LE MOT D’ORDRE CHOISI POUR LA GAY PRI CETTE MêME ANNéE 1996 T « NO NO AIMONS, NO VOULONS LE NTRAT D’UNN SOCIALE ! » : UNE REVENDITN « UNIVERSALISTE » PORTéE PAR UNE ANISATN POURTANT « MUNTARISTE » SELON LA NOMENCLATURE FRéDéRIC MARTEL. CE RNIER RENNAîT D’AILLRS MOS IMPLICEMENT LE MANQUE PERTENCE S DIATRIB ANTI-« MUNTARIST » DANS LA RééDN EN POCHE SON OUVRAGE QUI NE L REPREND PAS TOUT (MARTEL, 2000 [1996]).23EN DéP S CRIQU, L’OUVRAGE ET SON TR REçOIVENT UN ACCUEIL TRèS FAVORABLE DANS L MéDIAS GRAND PUBLIC ET PARFOIS MêME « MUNTAIR ». PAR EXEMPLE, L éMISSNS TéLéVISé « LE CERCLE MU » ET « LA MARCHE DU SIèCLE » LUI NSACRENT CHACUNE UNE éDN PLèTE. DANS LA PREMIèRE, FRéDéRIC MARTEL RALLIE LE SOUTIEN D’ALA FKIELKRT, NNU POUR SA DéNONCIATN S REVENDITNS MORAIR. IL RéS MêME à CRéER UN MI-SNDALE MéDIATIQUE EN FAISANT PASSER L ACTRS « MUNTARIST » DU MOUVEMENT HOMOSEXUEL POUR RPONSABL LA DIFFN DU SIDA URS S PREMIèR ANNé, EN RAISON LR SUPPOSé DéNI ET LR VOLONTé UNIQUE DéFENDRE LRS MOS VIE [4].24CE N’T PAS UN HASARD SI L’OUVRAGE RENNTRE UN SI GRAND SUCCèS MéDIATIQUE. EN FRANCE, IL EXISTE ALORS UN DISURS ANTI-« MUNTARISTE » DéJà TRèS PRéGNANT (LéVY, 2005 ; DHUME-SONZOGNI, 2007 ET 2016), DONT L’UN S OBJETS PRIVILéGIéS T LA POPULATN HOMOSEXUELLE (GOUëSET & HOFFMANN, 2002 ; MANGEOT, 2003), MêME SI ELLE N’T PAS SA CIBLE EXCLIVE NI PRCIPALE. UN CERTA NOMBRE MORéS, DèS LORS QU’ELL DéPLORENT LR SUATN OU AVANCENT CERTA REVENDITNS, SONT PERçU ME MENAçANT ET DéSIGNé ME AGISSANT MANIèRE NTRAIRE PRCIPE D’UNIVERSALISME RéPUBLI – CERTAS MENTATRS N’HéSANT PAS à UTILISER UN VOBULAIRE SSI OUTRANCIER QUE CELUI QUI DéNONCE PAR EXEMPLE LA « DICTATURE » OU LA « TYRANNIE » S MORéS –, DANS UN NTEXTE Où LA FONCTN S CRIQU VOQUANT TOUJOURS CE MêME PRCIPE SEMBLE PLUTôT êTRE MASQUER LE DéLAGE ENTRE L’IDéOLOGIE PRéTENDUMENT éGALARISTE L’UNIVERSALISME RéPUBLI ET LA RéALé S éGALéS SOCIAL.25AU DéBUT S ANNé 2000, APRèS QUE L HOMOSEXUELS ONT ACQUIS QUELQU DROS AVEC L’ADOPTN DU PACTE CIVIL SOLIDARé (PACS), LA CRIQUE DU « MUNTARISME HOMOSEXUEL » NE FAIBL PAS, ALLANT JQU’à S’IMMISCER DANS LE LANGAGE CERTAS SOCLOGU (ADAM, 2001). EN 1997, FRéDéRIC MARTEL S’EN éTA PRIS DANS LE MON [5] LLOQUE SUR L « éTUS GAYS ET LBIENN » ANISé PAR DIDIER ÉRIBON CENTRE GE POMPIDOU à PARIS, OBLIGEANT PIERRE BOURDI à LUI RéPONDRE DANS LE MêME JOURNAL [6] ; EN 2001 C’T JOSEPH MACé-SRON QUI CRIQUE NOTAMMENT L’ATTRIBUTN PAR LA MAIRIE PARIS D’UN FANCEMENT POUR LA CRéATN D’UN CENTRE D’ARCHIV LGBT, DANS UN LIVRE SUR « LA TENTATN MUNTAIRE » (MACé-SRON, 2001), EXPRSN QUI FORMA DéJà LE TRE LA « NOTE » FRéDéRIC MARTEL PUBLIéE EN 1996 PAR LA FONDATN SAT-SIMON.26DE MêME, APRèS QUE LA GAY PRI A éTé TERDE EN 2002 à STRASBOURG PAR LA MAIRIE DROE, LE MAIRE DéLéGUé, ROBERT GROSSMANN, ET SON MEMBRE BET, FRANçOIS MICLO, PUBLIENT à LR TOUR UN SAI NTRE LE « MUNTARISME » (GROSSMANN & MICLO, 2002). POUR L TRS, NUL COYEN NE PT SE VOIR RENNAîTRE PAR LA RéPUBLIQUE DANS S PARTICULARéS INTAIR : C’T ENRE LE PRCIPE CLASSIQUE L’UNIVERSALISME RéPUBLI. APPLIQUé X HOMOSEXUELS, CELA L NDU à NDAMNER TOUTE REVENDITN PUBLIQUE D’UNE INTé HOMOSEXUELLE, TOUT D’ABORD PARCE QU’ELLE NE NCERNERA QUE LA VIE PRIVéE, ENSUE PARCE QU’ELLE SERA RéDUCTRICE ET ENFERMANTE. ON RETROUVE ICI L POSNS DéFENDU PRéCéMMENT PAR FRéDéRIC MARTEL. MAIS ROBERT GROSSMANN ET FRANçOIS MICLO VONT PL LO DANS LA MURE Où, POUR X, L HOMOSEXUELS REVENDIQUENT L’éGALé POUR BéNéFICIER DROS ET TRAEMENTS SPéCIFIQU. CETTE NTRADICTN DANS L TERM NE LR T PAS SPéCIFIQUE : PUIS L DéBATS SUR LE PACS ET JQU’à CX QUI SONT RELATIFS « MARIAGE POUR TO », ON A PU ENTENDRE RéGULIèREMENT S OPPOSANTS à L’éGALé S DROS DéNONCER CETTE REVENDITN ME « MUNTARISTE ». ASI, QUE L HOMOSEXUELS REVENDIQUENT LE PARTICULARISME OU L’éGALé, ILS TROUVENT BRANDIE SUR LR CHEM LA MêME OBJECTN L’UNIVERSALISME RéPUBLI QUI VISE DANS L UX S à DéLéGIMER ET NTRALISER LRS DISURS ET LRS REVENDITNS.27C’T ENF, NFORMéMENT Là ENRE à UNE RHéTORIQUE RODéE DU DISURS HOSTILE X MORéS ANISé (OU PL PRéCISéMENT MOBILISé), LA QUTN DU « POUVOIR » S HOMOSEXUELS QUI SE TROUVE CENTRE TROIS OUVRAG PUBLIéS EN 2003 (DERAI, 2003 ; DEVOUUX DU BUYSSON, 2003 ; MC, 2003). C NDAMNATNS DU « POUVOIR » – VOIRE DU « LOBBY » – GAI, ME CELL DU « MUNTARISME HOMOSEXUEL », TRANSFORMENT UN GROUPE X NTOURS DéFISSABL EN UNE POPULATN à LA FOIS DéLIMABLE ET HOMOGèNE, DOTéE SURCROîT D’UNE FORCE PRQUE OCCULTE. C ATTAQU RENFORCENT DANS BIEN S S, CHEZ CX QUI SE SENTENT VISéS, LA VOLONTé D’OPPOSER UNE RéPONSE LLECTIVE QUI PT NOURRIR LA MêME IMAGE ILLOIRE D’UN GROUPE ANISé EN RéSEX D’FLUENCE. MAIS LA NOTN MêME « MUNTé HOMOSEXUELLE » T PARFOIS NTTéE PAR S TELLECTUELS QUI DéFENNT POURTANT L’EXPRSN PUBLIQUE S HOMOSEXUELS ET L’éGALé S DROS. ASI, DANS UN TEXTE IALEMENT PA EN 1996, DIDIER ÉRIBON éCR :28[…] VOULOIR PARLER NOM LA « MUNTé » PRéSUPPOSERA NON SLEMENT QU’UNE TELLE MUNTé EXISTE MAIS QU’ELLE SO UN GROUPE HOMOGèNE DOTé D’UN ENSEMBLE D’IDé OU D’OBJECTIFS BIEN INTIFIABL. CE N’T éVIMMENT PAS LE S ET IL N’T PAS POSSIBLE – ET D’AILLRS PAS SOUHAABLE – QUE CELA PUISSE LE VENIR. IL FT LE DIRE CLAIREMENT : LA « MUNTé » GAY ET LBIENNE N’EXISTE PAS !(ÉRIBON, 2000 : 37)29CE PROPOS, QUI VISE à DéLéGIMER L ATTAQU ANTI-« MUNTARIST » EN AFFIRMANT QU’IL N’EXISTE PAS MUNTé (à L’VERSE CERTAS GROUP ANTS ME ACT UP-PARIS QUI AFFIRMENT LE NTRAIRE), SOCR EN MêME TEMPS à L’IDéOLOGIE DOMANTE EN FRANCE L’UNIVERSALISME RéPUBLI. À L’VERSE D’UNE TELLE ANALYSE, L MOBILISATNS SOCIAL RELATIV X MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE VONT S’EMPLOYER AVEC FORCE, DéBUT DU XXIE SIèCLE, à éTENDRE LA DéFN S TéGORI QU’ELL REUVRENT.LA DOUBLE EXTENSN « MUNTAIRE »30PARALLèLEMENT X DéBATS HOULX SUR LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN FRANCE, NOUVELL DéSIGNATNS ET NOUVEX ENJX DéFN APPARAISSENT X éCHELL SSI BIEN NATNAL QU’TERNATNALE URS S MêM ANNé 1990. ILS REUVRENT UX GRANS TENDANC : L’UNE NSISTE, SUR LA BASE D’UNE LOGIQUE CLIVE, EN LA RENNAISSANCE D’UNE DIVERSé FIGUR POSANT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE ; L’TRE DéSIGNE PLUTôT L’EXTéRIR DU MON HOMOSEXUEL, MAIS POUR MIX éTENDRE SON DOMAE. EN DéP S DéBATS MéDIATIQU FTIGEANT LA PENSéE ET L’ACTN « MUNTARIST » EN FRANCE, L’IDéOLOGIE « MUNTAIRE » RTE TRèS PRéGNANTE DANS LE I LA LUTTE NTRE LE SIDA, TANT DANS LE MON ANPHONE QU’-Là, FLUANT NOTAMMENT SUR LA REDéFN LA POPULATN S « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM » DANS L PAYS DU SUD.DE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » à LA « MUNTé LGBT+ »31AU URS S ANNé 1990, UN PROCS DIVERSIFITN S’OPèRE DANS LE TRAVAIL DéFN LA « MUNTé » ACPLI PAR L DIVERS ACTRS QUI S’EN DONNENT LA CHARGE (ASSOCIATNS, ANISATNS TERNATNAL, MéDIAS, TELLECTUELS, éDRS, ETC.). TOUT D’ABORD, UNE PLACE PL VISIBLE T FAE X FEMM PAR LA MENTN OU L’AJOUT DU TERME « LBIAN »/« LBIENNE » à CERTA EXPRSNS. ON PARLE ALORS « LBIAN AND GAY PRI », « LBIAN AND GAY CENTER »/« CENTRE GAY ET LBIEN », « LBIAN AND GAY STUDI »/« éTUS GAY ET LBIENN », ETC. ENSUE, LA PRISE EN PTE D’TR MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, EN L’OCCURRENCE L BISEXUELS ET L TRANS, VA PRODUIRE L’APPARN DU SIGLE « LGBT » (LBIAN, GAY, BISEXUAL, TRANSSEXUAL), PROGRSIVEMENT ADOPTé DANS NOMBRX PAYS D’AMéRIQUE ET D’EUROPE (PREARO, 2015). EN FRANCE, LA GAY PRI ANNUELLE T REBAPTISéE « MARCHE S FIERTéS LBIENN, GAI, BI ET TRANS » (OU « MARCHE S FIERTéS LGBT ») à PARTIR 2002, ET SE TROUVE DèS LORS ANISéE PAR L’INTER-LGBT, UN REGROUPEMENT TERASSOCIATIF. DEPUIS, LE SIGLE DONT L’AGE S’T TERNATNALISé T PARFOIS GMENTé D’TR IAL TELL QUE I (INTERSEX), Q (QUEER) OU A (ASEXUAL). LA NFéRENCE « RéALéS LGBTTIQA2S : NOS LUTT, NOS VICTOIR, NOS DéFIS » ANISéE à MONTRéAL EN AOûT 2017 A APPORTé UNE ILLTRATN éDIFIANTE L’EXTENSIBILé POTENTIELLEMENT SANS F CETTE LOGIQUE CLIVE. LE SIGLE UTILISé ICI ET REPRIS (SOUVENT AVEC DIFFICULTé) PAR NOMBRX ORATRS OFFICIELS SIGNIFIE EN EFFET « LBIENN, GAYS, BISEXUELS, TRANSSEXUELS, TRANSGENR, INTERSEXUéS, QUEER, ASEXUELS, TWO-SPIRS ».32LA NSTCTN LA « MUNTé LGBT+ » (FORME NOUVELLE DU SIGLE PERMETTANT UPER URT à LA PROLIFéRATN S LETTR TOUT EN RTANT FIDèLE PRCIPE D’CLN) REPOSE EN PREMIER LI SUR UNE POLIQUE INTAIRE. MAIS PL SONT éGRAé L TéGORI QUI LA NSTUENT, PL SA DéFN PERD EN HOMOGéNéé ET EN NSISTANCE, S DIVERS POSANT N’AYANT PARFOIS PAS GRAND RAPPORT ENTRE ELL. À TRAVERS L’éNUMéRATN DONT PROCè CE SIGLE « OUVERT », LA « MUNTé » D SURTOUT CE QU’ELLE N’T PAS OU CE à QUOI ELLE S’OPPOSE, EN L’OCCURRENCE « L’HéTéROSEXUALé OBLIGATOIRE » ET LA NFORMATN X NORM GENRE MAJORAIR. CETTE HéTéROGéNéé TERNE S’ACPAGNE EN MêME TEMPS HIéRARCHISATNS IMPLIC ET RAPPORTS POUVOIR, RéGULIèREMENT CRIQUéS. ASI, IL T SOUVENT REPROCHé à LA « MUNTé » OU X MOUVEMENTS SE DISANT « LGBT+ » D’êTRE DOMéS PAR L HOMM GAIS S CLASS MOYENN OU SUPéRIR, ET BLANCH, ADMET-ON DéSORMAIS. EN EFFET, L STUTNS « MUNTAIR », QUI EN PRCIPE PROMVENT L’CLN, SONT SSI CRIQUé POUR NE PAS REPRéSENTER LE POT VUE S MORéS RACISé, ME NO LE VERRONS PL LO.L « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM »33TANDIS QUE L STUTNS DU MON HOMOSEXUEL (OCCINTAL) REDéFISSENT P à P UNE « MUNTé » CLIVE POSéE TéGORI QUI, -Là LR HéTéROGéNéé, PARTICIPENT D’UNE MêME POLIQUE INTAIRE, CERTAS ACTRS (ANISATNS ONIENN, ANISATNS TERNATNAL, ASSOCIATNS, CHERCHRS, ETC.) S’EMPLOIENT à éTENDRE LA RTOGRAPHIE HOMOSEXUELLE EN SSANT L NTOURS D’UNE POPULATN EXTéRIRE à LA « MUNTé », MAIS QUI EN FA PARTIE PAR S PRATIQU, DéSIGNéE PAR LA PéRIPHRASE « MEN WHO HAVE SEX WH MEN » ET LE SIGLE « MSM » (BOELLSTORFF, 2011) – EN ANçAIS, « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM » OU « HSH ».34À L’ORIGE, CETTE TéGORIE A éTé FéE DANS LE NTEXTE DU SIDA AF DéSIGNER L HOMM QUI, DANS L PAYS OCCINTX, SE SUAIENT X MARG L’INTé HOMOSEXUELLE, ET DONT ON SUPPOSA QU’ILS éTAIENT TANT, VOIRE DAVANTAGE, EXPOSéS VIH QUE L GAYS. L’OBJECTIF éTA ALORS MIX NNAîTRE C HOMM NE SE NSIDéRANT PAS ME HOMOSEXUELS POUR éVENTUELLEMENT L ATTEDRE DANS LE DRE D’ACTNS LUTTE NTRE LE SIDA. DANS CETTE OPTIQUE, CERTA POLIQU PUBLIQU, TELL QUE CELL QUI FURENT DéVELOPPé EN FRANCE DéBUT S ANNé 1990, ONT CHERCHé à SOCIALISER C HOMM ME HOMOSEXUELS ET à FAIRE NAîTRE CHEZ X LE SENTIMENT D’INTé HOMOSEXUELLE QUI LR FAISA DéFT, AF POUVOIR L CIBLER PAR S ACTNS « MUNTAIR » (PELL ET AL., 2002 ; BSCHER, 2003). CE TRAVAIL T, EN MêME TEMPS, SENDé PAR CELUI L’ENSEMBLE S ASSOCIATNS NCERNé, Y PRIS L PL CRIQU à L’éGARD S POUVOIRS PUBLICS, ME L’ILLTRE CE RéC :35[…] LORS D’UN DéBAT SE DéROULANT CENTRE GAI ET LBIEN EN 1995 NCERNANT LA BISEXUALé, UX OPNS OPPOSé S’EXPRIMèRENT SUJET LA PRéVENTN DU SIDA VIS-à-VIS S HOMM D’ORIGE MAGHRéBE AYANT S RAPPORTS SEXUELS AVEC D’TR HOMM SANS POUR TANT SE NSIDéRER ME HOMOSEXUELS. POUR LE REPRéSENTANT L’ASSOCIATN ACT UP-PARIS, C HOMM éTAIENT S HOMOSEXUELS QUI, EN RAISON LR CULTURE, NE POUVAIENT PAS LE RENNAîTRE. LA MISSN DU MOUVEMENT éTA ALORS L AIR à S’TO-INTIFIER ME HOMOSEXUELS POUR POUVOIR AVOIR ASI ACCèS à LA PRéVENTN.( BSCHER, 1997)36L’EXPRSN « MEN WHO HAVE SEX WH MEN » ET LE SIGLE « MSM » SE SONT RAPIMENT RéPAND ET POPULARISéS DANS LA LTéRATURE ET L NFéRENC TERNATNAL, EN MêME TEMPS QU’éMERGEA PROGRSIVEMENT LA PROBLéMATIQUE S SEXUALéS ENTRE HOMM DANS L PAYS NON OCCINTX. LA PéRIPHRASE PARAISSA ALORS IDéALE POUR DéSIGNER L HOMM NCERNéS DANS C PAYS, TANT IL éTA CLAIR QU’IL NE POUVA S’AGIR D’HOMOSEXUELS SENS OCCINTAL DU TERME. PL TARD, L’APPLITN DU LABEL « MSM » X DIVID S PAYS DU SUD A PRODU L’APPROPRIATN CE LABEL PAR CERTAS LRS REPRéSENTANTS, Là Où CUN TRE TERME ORIGAL NE TROUVA à S’EXPRIMER. ET SANS QUE CELA NE SO UN HASARD, S EFFORTS éTAIENT EN MêME TEMPS DéVELOPPéS POUR PERMETTRE DANS L PAYS DU SUD S FORM MOBILISATN HOMOSEXUELLE PARABL à CELL QUI PVENT êTRE OBSERVé DANS L PAYS OCCINTX.37C’T ASI QUE PUIS L ANNé 2000, LE LABEL « MSM » T VENU NSACRé POUR DéSIGNER UN GROUPE QUI EXISTERA NORD ME SUD, ET DANS LEQUEL SE RENNAîTRAIENT PARFOIS L DIVID NCERNéS. INIALEMENT VOUé à DéSIGNER CX QUI NE POUVAIENT êTRE DéFIS PAR LR APPARTENANCE à UNE TéGORIE FONDéE SUR L’INTé (DIVIDUELLE OU SOCIALE), IL A LUI-MêME PROGRSIVEMENT PRIS LA VALR D’UNE NOUVELLE TéGORIE D’TODéSIGNATN, POURTANT MOS DOTéE ENRE NSISTANCE ET SENS QUE CELL QU’ELLE éTA SUPPOSéE REMPLACER, EN PARTICULIER PUIS QU’ELLE A TRAVERSé L ONTIèR.UN PPLE TRANSNATNAL ?38C’T, D’UNE PART, AVEC LA GLOBALISATN S SEXUELL EN GéNéRAL (BROQUA, FILLILE & RO I ESDA, 2016) ET CELL LIé X MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE EN PARTICULIER – QU’ILLTRE L’éMERGENCE D’ANISATNS TELL QUE L’INTERNATNAL LBIAN AND GAY ASSOCIATN (ILGA) – ET, D’TRE PART, TRAVERS LA LUTTE NTRE LE SIDA à L’éCHELLE MONDIALE, QUE L’IDéE D’UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE » TERNATNALE S’T DéVELOPPéE. CE SEND éLéMENT NTEXTE, BIEN QUE MOS SOUVENT SOULIGNé, A JOUé UN RôLE D’UNE IMPORTANCE PALE S’AGISSANT L’TERNATNALISATN LA E HOMOSEXUELLE.39DX IDé IMPORTANT SE SONT PROGRSIVEMENT IMPOSé DANS LE NTEXTE TERNATNAL LA LUTTE NTRE LE SIDA. TOUT D’ABORD, AVEC LA PROMOTN D’UNE APPROCHE DE « MUNTAIRE » PAR CERTA ANISATNS PHAR TELL QU’ONUSIDA, ONT éTé INTIFIé S « MUNTéS » EXPOSé VIH XQUELL IL S’T AGI D’ATTRIBUER UN RôLE ACTIF DANS LA RéPONSE à L’éPIDéMIE. ENSUE, MANIèRE LIéE, LA NOTN D’EMPOWERMENT A PERMIS DéSIGNER CETTE NéCSé D’OCTROYER DU POUVOIR X GROUP NCERNéS (ALTMAN, 1994 ; BEEKER, GUENTHER-GREY & RAJ, 1998 ; VIDAL, 1999), L’ACTN EN DIRECTN S POPULATNS D “CLéS” PASSANT GéNéRALEMENT PAR L’INTIFITN CX QUE L’ON APPELLE S « LEARS MUNTAIR ».40DèS L ANNé 1990, L’éPIDéMIE SIDA A RENDU POSSIBLE L’éMERGENCE MOBILISATNS HOMOSEXUELL (TRèS MAJORAIREMENT MASCUL, MAIS SSI PL RéCEMMENT FéM) DANS CERTAS PAYS NON OCCINTX, SCANT DANS CERTAS S POUR LA PREMIèRE FOIS LE REGROUPEMENT ASSOCIATIF PERSONN FAISANT PARTIE MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, éVENTUELLEMENT RENNU ET MêME FANCé PAR L POUVOIRS PUBLICS SO CE MOTIF. MAIS ON A PU NSTATER, EN MêME TEMPS, LA DIVERSé ET SOUVENT LA PLEXé S SUATNS SELON L RéGNS DU MON, EN RAISON DU FA QUE C MOBILISATNS éMERGENT SONT GéNéRALEMENT LE PRODU LA RENNTRE PL OU MOS HRSE ENTRE S IATIV LOL ET S CATNS TERNATNAL.41DANS L’UN S PREMIERS ET RAR ARTICL RELATANT EN DéTAIL LA FAçON DONT CE PROCS PT S’ACPLIR (OU EN L’OCCURRENCE éCHOUER, SELON SON TR), TIMOTHY WRIGHT REND PTE D’UNE EXPéRIENCE DONT IL A éTé à LA FOIS L’ACTR ET L’OBSERVATR ENTRE 1993 ET 1995 EN BOLIVIE (WRIGHT, 2000). APRèS AVOIR RéALISé UNE ENQUêTE SUR L « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM », IL PROPOSE à LA UNED STAT AGENCY FOR INTERNATNAL DEVELOPMENT (USAID) FANCER UN PROJET D’ACTN EN DIRECTN CE GROUPE SE D’UNE ANISATN LOLE LUTTE NTRE LE SIDA. AF RPECTER LE SILENCE QUI ENTOURE L PRATIQU HOMOSEXUELL ET LE RACTèRE NON FIXE S INTéS QUI LR SONT LIé, T. WRIGHT SUGGèRE QUE NE SO PAS CRéé UN LI SPéCIFIQUE, MAIS UNE LIGNE D’éUTE TéLéPHONIQUE ET S MOS D’TERVENTN MOBIL (PAR EXEMPLE S VéHICUL SE DéPLAçANT SUR DIFFéRENTS S). MALGRé CELA, UNE FOIS LE PROJET LANCé DANS LA VILLE SANTA CZ, L’USAID IMPOSE L’OUVERTURE D’UN « GAY MUNY CENTER ». BIEN QUE L’STUTN S’EN MONTRE SATISFAE, L’TR Y VO UN éCHEC, LE CENTRE N’éTANT éQUENTé QUE PAR UNE PARTIE TRèS LIMéE LA POPULATN CIBLéE, LA PL PERMéABLE à L’INTé GAIE : « IN SHORT, MEN-WHO-HAVE-SEX-WH-MEN WHO WERE TOO RICH OR TOO POOR OR TOO MASCULE OR TOO EFFEMATE WERE UNLIKELY TO BE ATTRACTED TO THE GAY CENTER OR WELED AS MEMBERS OF THE EMERGG “GAY MUNY” » (WRIGHT, 2000 : 102).42DE MêME, EN CHE, Où S ACTNS LUTTE NTRE LE SIDA ONT éTé MENé DANS CE MêME PR, IL APPARAîT QUE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE » T RELATIVEMENT éTRANGèRE à LA PLUPART S DIVID NCERNéS :43SI L’INTé HOMOSEXUELLE ELLE-MêME T LO D’êTRE ASSURéE, LA MUNTé N’EXISTE PAS. ET TOUT D’ABORD LA PARTIE STUTNNALISéE CETTE MUNTé. POURTANT, IL EXISTE à HEFEI S ANISATNS ET S ACTIVéS QUI LR SONT STé. […] TO UTILISENT LE MêME MOT POUR RACTéRISER LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » : SAN, DISPERSéE, éPARPILLéE. P DéCLARENT SE RENDRE RéGULIèREMENT DANS LE BAR HOMOSEXUEL LA VILLE, ET CUN N’AVOUE AVOIR éQUENTé UN S « BAS PUBLICS ». ILS GARNT LRS DISTANC AVEC L ACTIVéS ANISé SPéCIALEMENT POUR LA « MUNTé » ET PRIVILéGIENT L OUTILS L’INTER POUR SE FAIRE NOUVEX AMIS OU MUNIQUER AVEC LRS PROCH.(MIèGE, 2009 : 54-55)44DANS CE S ME DANS LE PRéCéNT, IL N’T RIEN D DU SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN GROUPE D’HOMM QUI RAIENT EN MUN S PRATIQU HOMOSEXUELL. EN REVANCHE, LA DIFFICULTé, POUR NE PAS DIRE L’éCHEC, TENTATIV NSTUTN PRATIQU ET D’PAC SOCIX VISANT à SOCIALISER C HOMM ME HOMOSEXUELS A éTé MONTRéE.45L’AIQUE T ACTUELLEMENT LE NTENT QUI ILLTRE LE MIX CE PROCS D’éMERGENCE MOBILISATNS HOMOSEXUELL à TRAVERS LA LUTTE NTRE LE SIDA. CONTRAIREMENT à CERTAS PAYS ANGLOPHON DU NTENT Où S ANISATNS HOMOSEXUELL EXISTAIENT DéPENDAMMENT LA QUTN DU SIDA, DANS L PAYS ANPHON, C’T L’éPIDéMIE QUI A RENDU POSSIBLE L’APPARN D’ASSOCIATNS SPéCIFIQU [7]. MAIS, EN PL LA LUTTE NTRE LE SIDA, C ASSOCIATNS POURSUIVENT SSI SOUVENT UN OBJECTIF DéFENSE S DROS HUMAS. LRS ACTIVéS SONT EN FA FORTEMENT DéTERMé PAR L ANISATNS TERNATNAL QUI L SOUTIENNENT ET FIXENT EN PARTIE LRS HIERS S CHARG, CE QUI A SSI S EFFETS SUR LE VOBULAIRE EMPLOYé. ALORS QUE DANS L PAYS D’AIQUE ANPHONE ON PARLE HABUELLEMENT « I » POUR DéSIGNER LA POPULATN HOMOSEXUELLE ET « BRANCHé » POUR QUALIFIER CX QUI EN FONT PARTIE (BROQUA, 2012), CERTAS ANTS ASSOCIATIFS IMPLIQUéS DANS S LLABORATNS ET S RéSEX TRANSNATNX EMPLOIENT SSI RéGULIèREMENT LE TERME « MUNTé ».46PARALLèLEMENT X ACTNS MENé DANS LE DRE LA LUTTE NTRE LE SIDA, LA GLOBALISATN LA E S MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE A PRODU DANS L DISURS L’éMERGENCE D’UN SUJET GLOBAL, EN PARTICULIER TRAVERS LA LUTTE NTRE L’HOMOPHOBIE à L’éCHELLE PLANéTAIRE, AVEC PAR EXEMPLE LA CRéATN ET LA CéLéBRATN D’UNE « JOURNéE MONDIALE NTRE L’HOMOPHOBIE » (VENUE « JOURNéE MONDIALE NTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE »), OU L RAPPORTS ANNUELS L’ILGA MIS EN IMAGE MOYEN RTOGRAPHI S LéGISLATNS RELATIV à L’HOMOSEXUALé DANS LE MON, QUI FONT FLORèS DANS L MéDIAS. DIX-SEPT ANS APRèS AVOIR CRIQUé LE « MUNTARISME HOMOSEXUEL » EN FRANCE, FRéDéRIC MARTEL VO, DANS UN NOUVEL OUVRAGE, S « MUNTéS LGBT » PARTOUT DANS LE MON :47POUR L MUNTéS LGBT DU MON ENTIER, [INTER ET L RéSEX SOCIX] SONT EN TRA CHANGER LE RAPPORT FORCE, REDONNER DU POUVOIR X DIVID, QUE CE SO POUR NTOURNER LA CENSURE EN CHE, POUR éVER L FATWAS DANS L PAYS MULMANS OU POUR PALLIER LE OID L’HIVER EN AMéRIQUE DU NORD.(MARTEL, 2013)48PL LARGEMENT, L’HOMOSEXUALé T JOURD’HUI SOUVENT PENSéE SUR LE MODèLE DU PPLE TRANSNATNAL OU LA DIASPORA (FORTIER, 2002), -Là S DIFFéRENC CULTURELL, ME LA SUATN S FEMM AVA PU L’êTRE AVEC LE FéMISME LA UXIèME VAGUE ET L’EXTENSN L’TERNATNALISATN CETTE E X PAYS DU SUD (MATHI, 1991 [1985]). L éTUS SUR L DIASPORAS SISTENT GéNéRALEMENT SUR LA NéCSé DU CRèRE « -ETHNIQUE » OU LA MIGRATN, ET, CE FA, CERTA NSIDèRENT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE LUTTANT POUR LRS DROS ME RELEVANT « MUNTéS TRANSNATNAL » PLUTôT QUE DIASPORAS (QUAYSON & DASWANI, 2013 : 4). POURTANT, ME NO L’AVONS ENTRAPERçU, L MOBILISATNS TRANSNATNAL RELATIV X MORéS SEXUELL OU MORéS GENRE NE RELèVENT PAS LA SLE MISE EN RELATN D’ACTRS LUTTANT POUR L’ACQUISN S MêM DROS. ELL NSISTENT SSI EN LA DéFN PAR CERTAS GROUP SE POSNNANT à L’AVANT-GAR DU BAT MONDIAL, S OBJECTIFS à ATTEDRE POUR UNE POPULATN GLOBALE DONT L’EXISTENCE T NSIDéRéE ME ALLANT SOI. ASI, UNE NCEPTN DU GROUPE HOMOSEXUEL OU « LGBT+ » ME PPLE TRANSNATNAL S’IMPOSE JOURD’HUI PUIS L PAYS OCCINTX, AVEC L RISQU D’« IMPéRIALISME » ET LECTURE éVOLUTNNISTE QUE CELA SUPPOSE :49FORTIER, MANALANSAN AND OTHERS, […] HAVE […] POTED OUT THAT THE ASSUMPTN OF A QUEER SOLIDARY THAT SPREADS OM THE WT TO NON-WTERN LOTNS AND SUBJECTS UALLY RRI WH A HIGHLY PROBLEMATIC TELEOLOGIL VISN OF WHE, MALE GAYNS AS THE MOST ADVANCED STAGE OF QUEER INTY AND LIFE FORMS.(KOSNICK, 2010 : 126-127)50L’ATTENTN ACRDéE PAR DIVERS ACTRS OCCINTX à L’ENSEMBLE S PAYS DU MON, Où L’ON SUPPOSE TOUJOURS QU’IL EXISTE S HOMOSEXUELS, S BISEXUELS, S TRANSGENR, ETC., QUAND BIEN MêME ELLE SE TROUVE MOTIVéE OU JTIFIéE PAR UNE MISSN SOLIDARé TERNATNALE, REPOSE SUR S FORM IMPLIC HIéRARCHISATN QUI SOUVENT NE SONT PAS PENSé, MAIS S’IMPOSENT AVEC LA FORCE L’éVINCE : L’STUTNNALISATN ET LA LéGALISATN L’HOMOSEXUALé TELL QU’OBSERVABL DANS CERTAS PAYS D’EUROPE OU D’AMéRIQUE DU NORD SONT NSIDéRé ME LE PACLE DU DéVELOPPEMENT SOCIAL ET POLIQUE, ET LE SORT QUE VRA NNAîTRE L’ENSEMBLE S PAYS DU MON. OR, à L’éCHELLE PLANéTAIRE, UNE IMMENSE PARTIE S ACT SEXUELS ENTRE PERSONN MêME SEXE NE S’ACPAGNE PAS LA MêME SIGNIFITN QUE CELLE QUI LR T ATTRIBUéE DANS L PAYS OCCINTX, NI S FORM D’INTIFITN ET ENRE MOS S MOS VIE QUI L Y ACPAGNENT. DANS NOMBRE NTEXT NON OCCINTX, MêME SI UN SENTIMENT D’APPARTENANCE MUNE EXISTE PARFOIS SUR LA BASE DU PORTEMENT SEXUEL, L ASPIRATNS QUI EN DéULENT PVENT DIFFéRER GRANMENT ET NE PAS S’ACPAGNER DU MODRE DéSIR RENNAISSANCE SOCIALE OU POLIQUE FONDéE SUR CE PORTEMENT. L’SISTANCE CERTAS ACTRS S PAYS OCCINTX à FAIRE RENNAîTRE C RéALéS DANS D’TR PAYS – GéNéRALEMENT L ANCIENN LONI – NE FA SOUVENT QUE RENFORCER LA RéSISTANCE ET LE REJET EXPRIMéS PAR L POPULATNS ET PARFOIS L GOUVERNANTS. AU URS LA PéR RéCENTE, L’éRT ENTRE S SUATNS NATNAL TRèS DIVERS SELON L RéGNS DU MON S’T ENRE ACCENTUé AVEC LA RENNAISSANCE LéGALE S UPL MêME SEXE DANS CERTAS PAYS, RENFORçANT PARFOIS FORTEMENT DANS D’TR PAYS L’HOSTILé à L’éGARD D’UN MODèLE PERçU NON SLEMENT ME DéVOYé, MAIS CHERCHANT EN PL à S’IMPOSER DANS LE RTE DU MON.UNE FICTN POLIQUE51DANS SON FAMX OUVRAGE IMAGED MUNI, BENEDICT ANRSON UTILISE L’EXPRSN « MUNTé IMAGéE » POUR DéFIR LA NATN ME « UNE MUNTé POLIQUE IMAGAIRE, ET IMAGéE ME TRSèQUEMENT LIMéE ET SOUVERAE. ELLE T IMAGAIRE (IMAGED) PARCE QUE MêME L MEMBR LA PL PETE S NATNS NE NNAîTRONT JAMAIS LA PLUPART LRS NCOYENS : JAMAIS ILS NE CROISERONT NI N’ENTENDRONT PARLER D’X, BIEN QUE DANS L’PR CHACUN VIVE L’IMAGE LR MUNN » (ANRSON, 1996 [1983] : 19). L’TR PRéCISE PL LO :52EN VéRé, -Là S VILLAG PRIMORDIX Où LE FACE-à-FACE T RèGLE (ET ENRE…), IL N’T MUNTé QU’IMAGéE. L MUNTéS SE DISTGUENT, NON PAR LR FSSETé OU LR THENTICé, MAIS PAR LE STYLE DANS LEQUEL ELL SONT IMAGé.(ANRSON, 1996 [1983] : 20)53VGT-CQ ANS PL TARD, ROBERT THORNTON DéTOURNE LA FAMSE EXPRSN BENEDICT ANRSON EN UTILISANT CELLE « MUNTé NON IMAGéE » AF DéSIGNER L RéSEX SEXUELS PAR LQUELS SE TRANSMET LE VIH EN AIQUE DU SUD :54ALTHOUGH HIV N ONLY BE TRANSMTED THROUGH SEXUAL WORKS […] IS A PURELY OCCULT MUNY, ONE WE N NEVER SEE OR IMAGE. THE TLE OF THE BOOK, “UNIMAGED COMMUNY” POTS TO THE FACTS, WHILE GTURG TO THE POLIL MUNY OF THE NATN WHICH, ACRDG TO THE FLUENTIAL NCEPT OF BENEDICT ANRSON IS NECSARILY AN IMAGED MUNY OWG S EXISTENCE TO NATNAL LANGUAG FOSTERED BY “PRT PALISM;” ALL S MEMBERS N NEVER PARTICIPATE DIRECTLY . BY NTRAST, THE MUNY OF THE SEXUAL WORK IS NEVER IMAGED AND NEVER REPRENTED BY THOSE WHO DO FACT PARTICIPATE .(THORNTON, 2008 : XII)55LA « MUNTé » QUE FORMENT L HOMOSEXUELS, OU PL LARGEMENT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, à L’éCHELLE D’UNE NATN OU PL ENRE à L’éCHELLE PLANéTAIRE, N’T NI PUREMENT IMAGéE SENS B. ANRSON NI STRICTEMENT NON IMAGéE SENS R. THORNTON. DIFFéREMMENT LA « MUNTé IMAGéE » QU’T LA NATN, L PERSONN POTENTIELLEMENT NCERNé PAR L’APPARTENANCE à LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » NE SE NSIDèRENT PAS TOUT ME FORMANT CETTE TéGORIE, MêME SI CERTA ANALYS MONTRENT L’IMPACT S MéDIAS DIFFéS à L’éCHELLE NATNALE SUR LA NSTUTN D’UNE « MUNTé SEXUELLE IMAGéE » (« IMAGED SEXUAL MUNY » ; JACKSON P., 2009 : 22-23). IL NE S’AG PAS NON PL D’UNE « MUNTé NON IMAGéE » DANS LA MURE Où, ME NO L’AVONS VU, C PERSONN SONT L’OBJET ET LA CIBLE NSTCTNS DISCURSIV ET D’ACTNS TERRA QUI L DéFISSENT ME FORMANT UNE « MUNTé » ET QUI EXPOSENT UNE PARTIE D’ENTRE ELL MOS à CETTE IDéE.56LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » T UNE FICTN POLIQUE. BIEN QUE DISSOUTE SE D’UN ENSEMBLE PL VASTE, ELLE SUPPOSE S FORM D’TERNNAISSANCE QUI LUI DONNENT UN SUBSTRAT LLECTIF. MAIS LA FORME « MUNTAIRE » NE POURRA êTRE DéCLARéE TELLE SANS UN TRAVAIL REPRéSENTATN, DOUBLE SENS MISE EN SCèNE PUBLIQUE ET D’EXPRSN NOM , MENé PAR S GROUP OU S DIVID ENGAGéS DANS S LUTT POLIQU VISANT à S’ARROGER LE RôLE PORTE-PAROLE ET, CE FAISANT, DOTANT CETTE POPULATN PL NSISTANCE QU’ELLE N’EN A. MAIS LA NSTCTN LA FORME « MUNTAIRE » ME FICTN DéULE ENRE L’ACTN CX QUI S’OPPOSENT GROUPE NCERNé, NOTAMMENT EN NDAMNANT SON « MUNTARISME » OU SON PRéTENDU « REPLI INTAIRE ».57L’ACCENT PLACé DANS CE TEXTE SUR LA FAçON DONT T REVENDIQUéE OU DéCRIéE UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » NE VISE NULLEMENT à SOMBRER DANS UN NOMALISME QUI S’OPPOSERA à LA RéFLEXN SUR L NTOURS DU GROUPE SOCIAL QUE FORMENT L « HOMOSEXUELS » OU TR MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, ET SUR L SENTIMENTS D’APPARTENANCE QU’ILS SUPPOSENT – OCCUPANT L SOCLOGU ET HISTORIENS PUIS PLIRS DéCENNI [8]. LR EXISTENCE T AVéRéE Y PRIS DANS L PAYS DU SUD OU à L’éCHELLE TERNATNALE à TRAVERS L’éMERGENCE D’UN « SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN PPLE GAY GLOBAL » (« GLOBAL GAY “PEOPLEHOOD” » ; KAPAC, 1998 : 169). C UX FORM D’TERROGATN SONT DIFFéRENT, MAIS S’ARTICULENT NéCSAIREMENT, R L SENTIMENTS D’APPARTENANCE NéCSENT QUE S GROUP APPARAISSENT ME NSTUéS PAR CX QUI SE PRéSENTENT ME LRS REPRéSENTANTS OU LRS OPPOSANTS.58L ENJX LUTTE TOUR DU TRAVAIL REPRéSENTATN, QUI TRADUISENT SSI S NCEPTNS TRèS DIVERS LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » (GIRARD, 2013), TéMOIGNENT S LIM LA MISE EN œUVRE « MUNTAIRE ». POUR REVENIR à L’EXEMPLE ANçAIS, IL APPARAîT C RNIèR ANNé QUE LA PRéTENDUE « MUNTé LGBT+ » T TRAVERSéE PAR PLIRS LIGN ACTURE. EN TéMOIGNENT CLAIREMENT L DéBATS QUI ONT éMAILLé LA NCEPTN L’AFFICHE LA « MARCHE S FIERTéS LGBT » à UX REPRIS URS LA DéCENNIE 2010. SUR CELLE 2011 APPARAISSA UN Q AFFUBLé D’UN BOA EN PLUME, JUGé « HOMONATNALISTE » PAR CERTAS, ET TROP « FOLLE » PAR D’TR. L’ASSOCIATN ANISATRICE AYANT PRIS ACTE LA PREMIèRE CRIQUE, ELLE A RETENU à L’ISSUE D’UN NURS D’AFFICH POUR LA MARCHE 2015 L’IMAGE D’UNE MARIANNE NOIRE, à TRAVERS UN BTE REPRéSENTANT UN VISAGE ANDROGYNE TRAS AIS IFFé D’UN BON PHRYGIEN, ACPAGNé DU SLOGAN « NOS LUTT VO éMANCIPENT ». L’ASSOCIATN S UX éLéMENTS A éTé CRIQUéE ME RELEVANT D’UN PATERNALISME POSTLONIAL ; L’IMAGE A éTé NSERVéE MAIS LE SLOGAN A FALEMENT éTé CHANGé EN « MULTIPL ET DIVISIBL ». C UX NTROVERS SUR L’EXCLN OU L’CLN « RACIALE » à PROPOS S AFFICH LA « MARCHE S FIERTéS » ILLTRENT L DIFFICULTéS POUR L’INTER-LGBT SE FAIRE ACCEPTER ME REPRéSENTANT LéGIME PAR L’ENSEMBLE S POSANT DU MOUVEMENT, EN PARTICULIER LA PART S MORéS L MOS RENNU, SACHANT QUE LA SLE ASSOCIATN D’HOMOSEXUELS MULMANS EXISTANT EN FRANCE (HM2F) N’A PAS éTé ACCEPTéE ME MEMBRE L’INTER-LGBT.59D DIVISNS APPARAISSENT SSI TOUR S ORIENTATNS POLIQU. QUELQU EXEMPL NO PERMETTRONT D’ACHEVER MONTRER EN QUOI L’VOTN MUNTAIRE RELèVE D’UNE FICTN POLIQUE. EN 2012, LA PATN L’OUVRAGE POURQUOI L GAYS SONT PASSéS à DROE A OCSNNé UN VASTE DéBAT MéDIATIQUE SUR L OPNS POLIQU S HOMOSEXUELS. ÉCR PAR DIDIER LTRA (2012), FONDATR D’ACT UP-PARIS ET PROMOTR L’IDéE « MUNTé HOMOSEXUELLE » S’IL EN T, IL RéSULTE D’UN DOUBLE EFFET FICTN, TOUT D’ABORD EN TRAANT D’UNE POPULATN QUI SERA SUFFISAMMENT DéLIMABLE POUR QUE L’ON PUISSE LUI ATTRIBUER UN VOTE OU UNE OPN POLIQUE, ENSUE PARCE QUE LE LIVRE NE REPOSE SUR CUNE DONNéE TANGIBLE PERMETTANT D’ACCRéDER LA THèSE SUGGéRéE PAR LE TRE. HASARD IRONIQUE DU LENDRIER, UNE PREMIèRE éTU PUBLIéE MêME MOMENT SUR CE SUJET PRéCIS FIRMA CETTE THèSE. EN FA, L’OBJECTIF D. LTRA éTA SURTOUT TRACER UNE NOUVELLE FOIS L NTOURS LA « MUNTé » IDéALE, EN SISTANT EN PARTICULIER SUR LA NéCSé DU « G OUT » ME IL L’AVA DéJà SOUVENT FA. LE SENS DU « G OUT » DANS L’PACE PUBLIC A CEPENDANT CHANGé URS LA PéR RéCENTE : ALORS QU’ DéBUT S ANNé 2000 IL éTA ENRE RARE ET NSTUA TOUJOURS UN éVéNEMENT MéDIATIQUE (BROQUA & BSCHER, 2003), UNE DéCENNIE PL TARD IL T VENU PL éQUENT ET BANAL. CONTRAIREMENT à L’éPOQUE Où IL ALLA PAIR AVEC UN ANTISME HOMOSEXUEL TYPE RéVOLUTNNAIRE – REPENSONS PAR EXEMPLE GTE GURAL GUY HOCQUENGHEM QUI PUBLIA UNE TRIBUNE DANS LE NOUVEL OBSERVATR EN 1972 (IDIER, 2017) –, IL NCERNE JOURD’HUI S DIVID X PROFILS TRèS DIVERS ET N’T PL EN RIEN LA MARQUE D’UNE INTIFITN « MUNTAIRE ». LA DIVERSé S ORIENTATNS POLIQU T DéSORMAIS TRèS TE CHEZ L PERSONNALéS AYANT RENDU PUBLIQUE LR HOMOSEXUALé – QUI RTENT TOUTEFOIS EN NOMBRE LIMé PARMI L PERSONNELS POLIQU, QUI SE FONT PARFOIS FORCER LA MA, SURTOUT LORSQU’ILS SONT DROE (LE TALEC, 2013). L’UN S S L PL éDIFIANTS S ANNé 2010 T ASSURéMENT CELUI QUI A NCERNé LE FRONT NATNAL. IL T NNU LONGUE DATE QUE CERTAS MEMBR CE PARTI SONT HOMOSEXUELS, CE QU’AVA D’AILLRS RENNU EN 1995 JEAN-MARIE LE PEN QUI AJOUTA : « AU FRONT NATNAL, CE QU’IL N’Y A PAS, C’T S FOLL ». MAIS PL RéCEMMENT, URS S ANNé QUI ONT PRéCéDé L’IMPLOSN DU PARTI SUE X éLECTNS PRéSINTIELL 2017, S ACCATNS ONT éTé PORTé NTRE L’ENTOURAGE MARE LE PEN, QUI SERA POSé NOMBRX HOMOSEXUELS. ELL SE SONT VU D’AILLRS NFIRMé PAR LE DéVOILEMENT NTRAT DU NUMéRO UX DU PARTI, FLORIAN PHILIPPOT, ACCé PAR AILLRS FAVORISER LE RECTEMENT PAIRS. LA DéNONCIATN EN TERNE D’UN « LOBBY GAY » OU D’UN « MUNTARISME HOMOSEXUEL » POURRA SURPRENDRE LORSQU’ELLE CIBLE UN POURFENUR DU « MUNTARISME » – VISANT POUR SA PART L IMMIGRéS ET L MULMANS, DéSORMAIS L CIBL PRIVILéGIé DU DISURS ANTI-« MUNTARISTE » EN FRANCE (MOHAMMED & TALP DIR., 2018) –, SI L’ON NE NSIDéRA QUE, ICI ME AILLRS, LA CRIQUE DU « MUNTARISME » ME LA REVENDITN « MUNTAIRE » RELèVENT D’UNE FICTN POLIQUE VISANT à NSTIRE « ARTIFICIELLEMENT » S POPULATNS QUE L’ON PRéTENDRA CHOIX REPRéSENTER OU BATTRE. NOT
- JSEM NORMáLNí HUBENý KL, ALE NIKDO Mě NECHCE. PROč JE U GAYů VZHLED TAK DůLEžý
- GAY KOMUNA JE FIKCE
GAY NEBO LGBT TURISTIKA: FICE, MOžNOSTI A HLAVNí STACE
V Praze se od roku 2011 koná ftival Prague Pri - kulturní ftival zaměřený na gay, lbickou, bisexuální a transgenr tématiku. Společnost je nyní vůči LGBT komuně i podle průzkumů poměrně otevřená, ale ještě nedávno tomu tak nebylo. Jaká byla cta k Prague Pri, jak ho známe dn? * gay komunita *
Oproti právoplatným manželům jsou ale ve většě výsad, jako například nabytí majetku, stále značně limová homosexualu trt smrtiSpojené státy skončily až dvacáté čtvrté, a to převším z toho důvodu, že se práva lidí z této komuny v jednotlivých státech liší. Současně je jeho cílem podporovat získávání osvědčených postupů při výbě LGBT ct, a to jak pro turisty, tak pro společnosti, které nabízejí anizované výlety, zájezdy Španělsku existuje AEGAL se sídlem v Madrid, zaměřené na různá odvětví, k existuje prostor pro kultu přátelský k gayům, mezi nimi i odvětví ctovního chu. Existuje mnoho nabík pro Dvouhra kolem hlavních měst přátelský k gayům světa, stejně jako romantické hotely s vířivkou nebo bez ní, určené k trávení dovolené ve dhou stranu ctovat do gay pri V hlavních světových metropolích je mezi tímto typem veřejnosti velmi žádanou možností.
Některé z nejznámějších hotelů v Evropě jsou také Hotel Imler Wienve Vídni Hotel Artel Velvet Berl nebo Hotel Beck's Motor Lodge v San z těchto hotelů zahrnuje také lázeňský balíček s masážemi, parní a tepelnou snou, soromé relaxační boxy, vířivku, exkluzivní kavárnu jsou pochody Gay Pri?
ArgentaV posledních letech prošla Argenta důležou změnou, dokud se ntala jedním z cílů gay-přátelský atraktivnější pro LGBT komunu, hlavně kvůli různým oficiální poliky začleňování které nedávno vstoupily v Air, hlavní město Argenty, je město, k je více turistických nabík pro homosexuální veřejnost. Úspěch této revoluce vedl k tomu, že v roce 1984 tato komuna přtala být potrtána a od té doby se přehlídka Gay Pri nadále oslavuje ve velkém stylu v Sydney, k se objevuje myšlenka, jak hrdý by se člověk měl cít jako homosexuál otevřeně převládá má dvě události zvláštního významu pro gay komunu:Sydney Gay a lbický Mardi Gras: Skládá se z každoroční přehlídky konané na Oxford Street mezi koncem února a začátkem března a je klasifikován jako největší gay ftival na světě míč: je gay a lbická tematická párty, která se koná o víkendu pravního dne.
LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN AMéRIQUE DU NORD3SELON TOUTE VRAISEMBLANCE, LA QUALIFITN « MUNTé » APPLIQUéE à LA POPULATN HOMOSEXUELLE A TOUT D’ABORD éTé FéE X ÉTATS-UNIS. ELLE Y APPARAîT TRèS TôT DANS LE VOBULAIRE UTILISé POUR DéCRIRE CE GROUPE, PRCIPALEMENT DU CôTé S HOMM. PAR EXEMPLE, EN 1915, UN OBSERVATR (NON ADéMIQUE) LA VIE HOMOSEXUELLE MASCULE éVOQUE UNE « MUNTé ANISéE MANIèRE DISTCTE » (KATZ, 1976 : 52 ; Cé PAR D’E, 1983 : 12). QUELQU DéCENNI PL TARD, LE PREMIER ARTICLE SOCLOGIQUE PUBLIé SUR L’HOMOSEXUALé (MASCULE) S’TULE PRéCISéMENT « LA MUNTé HOMOSEXUELLE » (LEZNOFF & WTLEY, 2011 [1956]). L TRS Y DéCRIVENT L’EXISTENCE RéSEX OU GROUP D’HOMM RéPARTIS EN UX GRANS TéGORI BIEN DISTCT, L « SECRETS » ET L « DéVOILéS », DANS UNE VILLE DU CANADA QUI N’T PAS NOMMéE MAIS DONT ON SA JOURD’HUI QU’IL S’AG MONTRéAL. REPRENANT UNE TéGORIE éMIQUE, ILS LA DOTENT D’UNE NSISTANCE SCIENTIFIQUE EN EXPLIQUANT EN QUOI, SELON X, C DIFFéRENTS GROUP FORMENT UNE « MUNTé » :4[…] CE SONT L NTACTS SEXUELS OCSNNELS ENTRE L MEMBR TéGORI DIFFéRENT DU POT VUE S STRATéGI D’éVEMENT (C’T-à-DIRE ENTRE GROUP SECRET ET DéVOILé) QUI RASSEMBLENT L HOMOSEXUELS LA VILLE EN UNE MUNTé. LA MUNTé HOMOSEXUELLE NSISTE ASI EN UN NOMBRE éLEVé GROUP DISTCTS, SE SQUELS L DIFFéRENTS MEMBR SONT UNIS PAR UNE AMIé PUISSANTE ET RELATIVEMENT DURABLE, TANDIS QUE L MEMBR S DIVERS GROUP SE RETROUVENT LIéS PAR S NTACTS SEXUELS TéN MAIS RéPéTéS. ASI, L HOMOSEXUELS D’UNE MêME VILLE ONT TENDANCE à SE NNAîTRE DIRECTEMENT OU RéPUTATN, à RENNAîTRE UN CERTA NOMBRE NORM MORAL ET D’TéRêTS MUNS, ET à TERAGIR SUR LA BASE D’UNE OPéRATN ANTAGONIQUE.(LEZNOFF & WTLEY, 2011 [1956])5UN TRE ARTICLE T PUBLIé SO LE MêME TRE EXACTEMENT PAR EVELYN HOOKER DéBUT S ANNé 1960 (HOOKER, 1967 [1962]), QUI T REPRIS ET DéVELOPPé TROIS ANS PL TARD DANS UN TEXTE PL APPROFONDI (HOOKER, 2011 [1965]). L’TRE T PROFSRE DéPARTEMENT PSYCHOLOGIE L’UNIVERSé CALIFORNIE à LOS ANGEL (UCLA), Où ELLE A MENé UNE éTU FAMSE MONTRANT QUE L’HOMOSEXUALé NE SE DIFFéRENCIE PAS ME ENTé CLIQUE L’HéTéROSEXUALé (HOOKER, 1957). MAIS LA RECHERCHE QU’ELLE PRéSENTE DANS C UX TEXT RELèVE PLUTôT S SCIENC SOCIAL. SON ENQUêTE A éTé RéALISéE DANS LA VILLE LOS ANGEL, DONT ELLE A ETHNOGRAPHIé LA POPULATN HOMOSEXUELLE. ELLE DéCR LE « SYSTèME S BARS » QUI Y EXISTE SO LA FORME D’UN MARCHé SEXUEL, MAIS PRéCISE QUE CET ENSEMBLE D’STUTNS URBA N’T QUE LA PARTIE VISIBLE L’ICEBERG QUE NSTUE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE ». ELLE UTILISE CENTRALEMENT LA NOTN « MON SOCIAL », QUI VIENDRA BIENTôT URANTE EN SOCLOGIE, MAIS ELLE APPORTE DèS LE DéBUT SON ARTICLE UNE PRéCISN SéMANTIQUE : « LE TERME “MON” T UTILISé ICI […] POUR SE RéFéRER à S GROUP QUI PARTAGENT S PERSPECTIV MUN […]. L TERM “SUBCULTURE”, “SOCIéTé” ET “MUNTé” DéSIGNENT éGALEMENT CETTE MêME RéALé » (HOOKER, 2011 [1965]).6QUELQU ANNé PL TARD, UN TRAVAIL DOCTORAT RéALISé à SAN FRANCIS PARVIENT à S NCLNS PARABL à CELL D’EVELYN HOOKER EN FAISANT éTAT, LUI SSI, L’EXISTENCE D’UN « SYSTèME BARS » RELATIVEMENT STABLE, QUI REPRéSENTE LA DIMENSN STUTNNALISéE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », D’AILLRS éVOQUéE ICI SANS êTRE TERROGéE, ME SI SON EXISTENCE ALLA à PRéSENT SOI (ACHILL, 2011 [1967]).7CEPENDANT, DèS LA MêME PéR, CERTAS TRS MENCENT à CRIQUER L’AGE CETTE NOTN QUE L’ON RETROUVE NON SLEMENT DANS LE LANGAGE S DIVID NCERNéS ET LRS REPRéSENTANTS (ON PARLE éGALEMENT PARFOIS « MUNTé HOMOPHILE ») MAIS SSI, ME NO VENONS LE VOIR, DANS CELUI CERTAS CHERCHRS EN SCIENC SOCIAL. DANS UN ARTICLE SéMAL D’ANALYSE SOCLOGIQUE L’HOMOSEXUALé (MASCULE), WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON SOULIGNENT LE RACTèRE TRèS LIMé LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » (SIMON & GAGNON, 2011A [1967]). POUR X, L’UNE S MEILLR ILLTRATNS CE QUE L’ORIENTATN SEXUELLE NE PT TRANSCENR L TR RACTéRISTIQU SOCIAL S DIVID T LE FA QUE LADE « MUNTé » N’T PAS MIXTE, MAIS SOUMISE à UNE FORTE DIVISN SEXUELLE. LE TRA MAJR S DIVID, EXPLIQUENT-ILS, N’T PAS L’ORIENTATN SEXUELLE MAIS LE GENRE ET, SI L FEMM HOMOSEXUELL SONT MOS PORTé SUR L éCHANG SEXUELS QUE L HOMM HOMOSEXUELS, C’T PRéCISéMENT CE QUE LR A DICTé LR SOCIALISATN GENRéE à LA SEXUALé (SIMON & GAGNON, 2011B [1967]).8LA PERTENCE CETTE ANALYSE CRIQUE N’EMPêCHE CEPENDANT PAS QUE LA NOTN « MUNTé » NTUE D’êTRE UTILISéE DANS L ANNé 1970 POUR QUALIFIER, DéCRIRE ET ANALYSER L’ANISATN S HOMOSEXUELS, HOMM (WARREN, 1974) ME FEMM (WOLF, 1979), TANDIS QUE SE CRéENT S QUARTIERS « GAIS » (UN NOUVE TERME QUI S’IMPOSE PROGRSIVEMENT POUR REMPLACER L QUALIFITNS PéJORATIV ANTéRIR) DANS PLIRS MéTROPOL NORD-AMéRI, PARFOIS SSI QUALIFIéS « GHETTOS » (LEVE, 1979). CONTRE L ANALYS CRIQU D’TRS TELS QUE WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON, STEPHEN O. MURRAY DéVELOPPE UN ARGUMENTAIRE EN FAVR L’AGE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE ». PARTANT DU NSTAT QU’IL T IMPOSSIBLE D’éTABLIR DANS L’ABSOLU S’IL EXISTE OU NON UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE », IL CHERCHE PLUTôT à PARER L’ANISATN LA POPULATN GAIE à CELLE S « MUNTéS ETHNIQU » à TORONTO (CANADA), CE QUI LUI PERMET NTTER L’IDéE QUE CETTE NOTN N’RA PAS SENS. L’TR PRéCISE EN OUTRE :9TO THE VENERABLE SYSTEM OF SEXUAL EXCHANG AMONG GAYS AND THE EXISTENCE OF HOMOSEXUAL IENDSHIP WORKS HAS BEEN ADD A PLETE SET OF GAY STUTNS DURG THE LAST . THIS VELOPMENT OF MUNY AMONG GAYS PENDS ON THE NANT VELOPMENT OF A SENSE OF PEOPLEHOOD AND, AT THE DIVIDUAL LEVEL, A WILLGNS TO VISIBLY BELONG TO SUCH A PEOPLE.(MURRAY, 1979 : 165).10ASI LA « MUNTé » T-ELLE FONDéE SUR L’EXISTENCE à LA FOIS RéSEX D’éCHANG SEXUELS OU D’TERNNAISSANCE ET D’STUTNS HOMOSEXUELL. DE PL, SELON L’TR, L’UN S éLéMENTS NSTUTIFS CETTE « MUNTé » T LE SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN GROUPE (OU à UN « PPLE »), DONT LA PRCIPALE MANIFTATN SERA LE DéSIR D’APPARTENANCE VISIBLE, à SAVOIR LE « G OUT ».« COMMUNTé HOMOSEXUELLE » ET « G OUT »11DEPUIS PLIRS DéCENNI, L’EXPRSN « G OUT » DéSIGNE LE DéVOILEMENT PAR UN DIVIDU SON HOMOSEXUALé à L’EXTéRIR DU MON HOMOSEXUEL, PRèS SON ENTOURAGE PL OU MOS PROCHE (AMIS, FALE, I PROFSNNEL, ETC.). MAIS LE SENS CETTE EXPRSN N’A PAS TOUJOURS éTé LE MêME, IL A CHANGé URS DU TEMPS. PENDANT LONGTEMPS, ELLE SIGNIFIA LE FA FAIRE SON ENTRéE DANS LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », ME PAR EXEMPLE à NEW YORK DéBUT DU XXE SIèCLE : « L GAYS S ANNé D’AVANT-GUERRE NE PARLAIENT PAS “SORTIR ” CE QUE NO APPELONS LE “PLARD” (G OUT OF THE CLOSET), MAIS PLUTôT “FAIRE SON ENTRéE DANS” CE QU’ILS APPELAIENT LA “SOCIéTé HOMOSEXUELLE” OU LE “MON GAY” (G OUT THE GAY WORLD) » (CHNCEY, 2003 [1994] : 17). ASI, JQU’à LA F S ANNé 1960 MOS, C’T-à-DIRE JQU’à LA DéCENNIE 1970 URS LAQUELLE LE DéVOILEMENT L’ORIENTATN SEXUELLE T VENU UN MOT D’ORDRE POLIQUE, L’EXPRSN « G OUT » N’AVA PAS ENRE ACQUIS LA SIGNIFITN EXACTE QUE NO LUI NNAISSONS JOURD’HUI ET QUI TRADU L’CATN à LA TRANSPARENCE ET DéVOILEMENT RACTéRISTIQUE S POLIQU L’HOMOSEXUALé DANS LA PLUPART S PAYS OCCINTX PUIS L ANNé 1970 (BROQUA & BSCHER, 2003).12DANS PLIRS ARTICL SOCLOGIQU PUBLIéS URS S ANNé 1960, ON RETROUVE ENRE UNE SIGNIFITN VOISE CELLE DU DéBUT DU SIèCLE à NEW YORK. WILLIAM SIMON ET JOHN H. GAGNON éVOQUENT « LA PHASE L’HOMOSEXUALé NOMMéE “G OUT”, LORSQUE L’DIVIDU RENNAîT SON INTé HOMOSEXUELLE ET EXPLORE LA MUNTé HOMOSEXUELLE POUR LA PREMIèRE FOIS » (SIMON & GAGNON, 2011A [1967]). CETTE DéFN T TRèS PROCHE CELLE DONNéE PRéCéMMENT PAR EVELYN HOOKER :13TRèS SOUVENT, L DéBUTS, QUE L HOMOSEXUELS DéSIGNENT PAR L’EXPRSN « G OUT », D’UNE PERSONNE QUI SE NSIDèRE ME HOMOSEXUELLE MAIS QUI A LUTTé NTRE CE SENTIMENT, SE PRODUISENT MOMENT Où CETTE PERSONNE S’INTIFIE PUBLIQUEMENT POUR LA PREMIèRE FOIS ME HOMOSEXUELLE EN PRéSENCE D’TR HOMOSEXUELS PAR SON APPARN DANS UN BAR.(HOOKER, 2011 [1965])14MAIS TOURNANT S ANNé 1960-1970, LA SIGNIFITN DU « G OUT » éVOLUE, ME EN TéMOIGNE UN ARTICLE IMPORTANT PUBLIé EN 1971, REPOSANT SUR L RéSULTATS D’UNE ENQUêTE RéALISéE à PARTIR D’ENTRETIENS ET D’UN QUTNNAIRE TO-ADMISTRé REMPLI PAR 182 HOMM (DANK, 1971). DANS LA DRE L’éTU, L’TR CHOIS DéFIR LE « G OUT » ME LE FA S’INTIFIER ME HOMOSEXUEL, CE QUI PT ADVENIR DANS LE I HOMOSEXUEL ME EN HORS : « FOR PURPOS OF THIS STUDY THE TERM “G OUT” WILL MEAN INTIFYG ONELF AS BEG HOMOSEXUAL. THIS SELF-INTIFITN AS BEG HOMOSEXUAL MAY OR MAY NOT OCCUR A SOCIAL NTEXT WHICH OTHER GAY PEOPLE ARE PRENT » (DANK, 1971 : 181). ASI, EN CE DéBUT S ANNé 1970, L’INTIFITN à LA FOIS TIME ET PUBLIQUE SOI ME HOMOSEXUEL, QUE DéSIGNE L’EXPRSN « G OUT », PT SE FAIRE NON PL SLEMENT SE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE », MAIS SSI EN L’ABSENCE PAIRS, VOIRE EN SON FOR TéRIR.15UNE DIZAE D’ANNé PL TARD, LE LIEN ENTRE « G OUT » ET « MUNTé » T à NOUVE éTABLI DANS UN TEXTE MICHAEL POLLAK, à CERTAS éGARDS FONDATR LA SOCLOGIE L’HOMOSEXUALé EN FRANCE (POLLAK, 1982). TIRANT PROF SA NNAISSANCE DU MON HOMOSEXUEL ANGLOPHONE, BIEN QUE SEMBLANT IGNORER UNE PARTIE LA LTéRATURE SOCLOGIQUE SUR L’HOMOSEXUALé, L’ARTICLE DONNE UNE DéFN DU « G OUT » QUI DIQUE BIEN LA TRANSN QUI S’OPèRE ALORS ENTRE UX SIGNIFITNS ICI PRéSENT SIMULTANéMENT. L’TR Y DéF LE « G OUT » ME « LE DOUBLE PROCS D’TéGRATN DANS LA MUNTé HOMOSEXUELLE ET D’AFFIRMATN L’HOMOSEXUALé VERS L’EXTéRIR » (POLLAK, 1982 : 49). IL SOULIGNE ASI LE LIEN ENTRE « MUNTé », TO-INTIFITN ET « G OUT ». IL éVOQUE SSI, ME D’TR TRS LA F S ANNé 1970 CéS PL HT, LE DéVELOPPEMENT ZON URBA SPéCIFIQUEMENT HOMOSEXUELL :16L’AFFIRMATN PUBLIQUE L’INTé HOMOSEXUELLE ET L’EXISTENCE D’UNE MUNTé HOMOSEXUELLE à PEE SORTIE L’OMBRE VA JQU’à L’ANISATN éNOMIQUE, POLIQUE ET SPATIALE. CECI A MENé, DANS L GRANDS CENTR URBAS AMéRIS, à LA FORMATN « GHETTOS » C’T-à-DIRE, SELON LA DéFN CLASSIQUE CE TERME, QUARTIERS URBAS HABéS PAR S GROUP SéGRéGUéS DU RTE LA SOCIéTé, MENANT UNE VIE éNOMIQUE RELATIVEMENT TONOME ET DéVELOPPANT UNE CULTURE PROPRE. […] DANS C QUARTIERS, L HOMOSEXUELS REPRéSENTENT UNE MAJORé LA POPULATN, NTRôLENT UNE BONNE PARTIE S MERC, EN PARTICULIER L BARS, LE MARCHé IMMOBILIER ET UNE PARTIE DU MARCHé DU TRAVAIL. EN PL, ILS ONT PARFOIS RéSI à S’ANISER EN FORCE éLECTORALE IMPORTANTE. CETTE TENDANCE à LA GHETTOïSATN PT êTRE OBSERVéE EN EUROPE, MAIS D’UNE FAçON TEMENT MOS MARQUéE.(POLLAK, 1982 : 48-49)17CETTE NSTUTN LA POPULATN HOMOSEXUELLE EN NICH URBA, à LAQUELLE S’ASSOCIE LE DéVELOPPEMENT REVENDITNS POLIQU PARFOIS CLAIREMENT « MUNTAIR », DANS LE DRE GROUP HOMOSEXUELS ANISéS, VA PROVOQUER UNE SUATN NFLICTUELLE SPéCIFIQUE EN FRANCE à PARTIR S ANNé 1990.HOMOSEXUALé ET ANTI-« MUNTARISME » EN FRANCE18L’AGE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE » APPARAîT EN FRANCE BEUP PL TARD QU’EN AMéRIQUE DU NORD, PRCIPALEMENT DANS LE NTEXTE LA LUTTE NTRE LE SIDA (BROQUA, 2003 ET 2006 ; PREARO, 2014 ; FCHOIS, 2015). BIEN QUE, SELON CERTAS MENTATRS, ON NE PUISSE PAS VéRABLEMENT Y PARLER D’UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE », SI ON PARE LA SUATN HEXAGONALE PAR EXEMPLE à CELLE S PAYS-BAS (DUYVENDAK, 1993), IL RTE QUE SE CRéENT PROGRSIVEMENT UN MOUVEMENT ET S STUTNS, ASI QU’UN QUARTIER SPéCIFIQUEMENT HOMOSEXUEL à PARIS (GIRD, 2014), OU PL PRéCISéMENT S PAC URBAS HOMOSEXUELS ASSEZ PARABL à CX QUE L’ON OBSERVE X ÉTATS-UNIS. CX-CI SONT PARFOIS DéSIGNéS PAR LE TERME « GHETTO » [3], MANIèRE PéJORATIVE, OU AVEC (TO-)DéRISN ME DANS CET EXTRA DU PREMIER OUVRAGE GUILLME DTAN :19« ÇA FA QUELQU ANNé MATENANT QUE JE SUIS ENTRé DANS CE MON. J’Y PASSE LA PLUPART DU TEMPS. MOI SSI JE PRéFèRE ALLER EN VANC à LONDR PLUTôT QUE DéUVRIR BUDAPT. BUDAPT, çA SERA POUR PL TARD. ON T BIEN DANS LE GHETTO. IL Y A DU MON. IL Y EN A TOUT LE TEMPS PL. D PéDéS QUI SE METTENT à BAISER TOUT LE TEMPS ET à NE PL ALLER SSI SOUVENT DANS LE MON NORMAL. À PART BOSSER, EN GéNéRAL, ET VOIR SA FALE, TOUT PT SE FAIRE SANS SORTIR DU GHETTO. SPORT, URS, Cé, RT, VANC »(DTAN, 1996 : 74-75).20LA DéSIGNATN PéJORATIVE DU I GAI PAR LE TERME « GHETTO » RENVOIE EN FRANCE PL LARGEMENT à L’SOR POSNS TRèS CRIQU à L’ENNTRE S PORTEMENTS « MUNTAIR » HOMOSEXUELS, LE PROPOS GUILLME DTAN VANT êTRE PRIS ME UNE RéACTN FACE à CE DISURS AMBIANT. C’T EN EFFET DANS L ANNé 1990 QUE LA NDAMNATN DU « MUN-TARISME HOMOSEXUEL » NNAîT UN FORT DéVELOPPEMENT AVEC, EN PARTICULIER, LA PATN EN 1996 DU LIVRE FRéDéRIC MARTEL, LE ROSE ET LE NOIR (MARTEL, 1996A). LE RNIER CHAPRE, QUI NTIENT LA DIATRIBE L’TR NTRE LE « MUNTARISME », T éGALEMENT PUBLIé SO LA FORME D’UNE « NOTE LA FONDATN SAT-SIMON » (MARTEL, 1996B). CECI DIQUE LA NGENCE ENTRE CETTE CRIQUE ET L OPNS DéFENDU PAR UNE MOUVANCE TELLECTUELLE – DONT CETTE FONDATN ET L TRS S « NOT » SONT PARMI L REPRéSENTANTS – RELATIVEMENT FLUENTE DANS LE DéBAT PUBLIC, SE PRéSENTANT ME PLUTôT ANCRéE à GCHE, ET SE RACTéRISANT PAR UNE HOSTILé MARQUéE VIS-à-VIS L’EXPRSN POLIQUE POSNS OU REVENDITNS JUGé PARTICULARIST.21FRéDéRIC MARTEL OPPOSE LA MENACE « REPLI INTAIRE » (RNéE PAR EXEMPLE SELON LUI PAR LA GAY PRI) PRCIPE D’UNIVERSALISME RéPUBLI (ALORS REPRéSENTé POUR L’TR PAR LA REVENDITN D’UNE RENNAISSANCE LéGALE DU UPLE HOMOSEXUEL). DANS SON OUVRAGE ME DANS S TERVIEWS, IL DISTRIBUE L BONS ET L MVAIS POTS EN NDAMNANT L ACTRS JUGéS « MUNTARIST », PREMIER RANG SQUELS SE TROUVENT L’ASSOCIATN QUI ANISE LA GAY PRI OU L’ASSOCIATN LUTTE NTRE LE SIDA ACT UP-PARIS QUI A FA LA REVENDITN « MUNTAIRE », C’T-à-DIRE DU FA METTRE EN AVANT SON APPARTENANCE à LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN MêME TEMPS QUE D’APPELER à SON RENFORCEMENT, L’UN S AX FORTS SON DISURS (BROQUA, 2006).22DèS SA PATN, LE ROSE ET LE NOIR SCE L’DIGNATN D’UN GRAND NOMBRE D’ACTRS OU PENSRS S MOUVEMENTS HOMOSEXUELS ET LUTTE NTRE LE SIDA, QUI SOULIGNENT LE MANQUE PERTENCE S ANALYS OU S POSNS. PAR EXEMPLE, LE MOT D’ORDRE CHOISI POUR LA GAY PRI CETTE MêME ANNéE 1996 T « NO NO AIMONS, NO VOULONS LE NTRAT D’UNN SOCIALE ! » : UNE REVENDITN « UNIVERSALISTE » PORTéE PAR UNE ANISATN POURTANT « MUNTARISTE » SELON LA NOMENCLATURE FRéDéRIC MARTEL. CE RNIER RENNAîT D’AILLRS MOS IMPLICEMENT LE MANQUE PERTENCE S DIATRIB ANTI-« MUNTARIST » DANS LA RééDN EN POCHE SON OUVRAGE QUI NE L REPREND PAS TOUT (MARTEL, 2000 [1996]).23EN DéP S CRIQU, L’OUVRAGE ET SON TR REçOIVENT UN ACCUEIL TRèS FAVORABLE DANS L MéDIAS GRAND PUBLIC ET PARFOIS MêME « MUNTAIR ». PAR EXEMPLE, L éMISSNS TéLéVISé « LE CERCLE MU » ET « LA MARCHE DU SIèCLE » LUI NSACRENT CHACUNE UNE éDN PLèTE. DANS LA PREMIèRE, FRéDéRIC MARTEL RALLIE LE SOUTIEN D’ALA FKIELKRT, NNU POUR SA DéNONCIATN S REVENDITNS MORAIR. IL RéS MêME à CRéER UN MI-SNDALE MéDIATIQUE EN FAISANT PASSER L ACTRS « MUNTARIST » DU MOUVEMENT HOMOSEXUEL POUR RPONSABL LA DIFFN DU SIDA URS S PREMIèR ANNé, EN RAISON LR SUPPOSé DéNI ET LR VOLONTé UNIQUE DéFENDRE LRS MOS VIE [4].24CE N’T PAS UN HASARD SI L’OUVRAGE RENNTRE UN SI GRAND SUCCèS MéDIATIQUE. EN FRANCE, IL EXISTE ALORS UN DISURS ANTI-« MUNTARISTE » DéJà TRèS PRéGNANT (LéVY, 2005 ; DHUME-SONZOGNI, 2007 ET 2016), DONT L’UN S OBJETS PRIVILéGIéS T LA POPULATN HOMOSEXUELLE (GOUëSET & HOFFMANN, 2002 ; MANGEOT, 2003), MêME SI ELLE N’T PAS SA CIBLE EXCLIVE NI PRCIPALE. UN CERTA NOMBRE MORéS, DèS LORS QU’ELL DéPLORENT LR SUATN OU AVANCENT CERTA REVENDITNS, SONT PERçU ME MENAçANT ET DéSIGNé ME AGISSANT MANIèRE NTRAIRE PRCIPE D’UNIVERSALISME RéPUBLI – CERTAS MENTATRS N’HéSANT PAS à UTILISER UN VOBULAIRE SSI OUTRANCIER QUE CELUI QUI DéNONCE PAR EXEMPLE LA « DICTATURE » OU LA « TYRANNIE » S MORéS –, DANS UN NTEXTE Où LA FONCTN S CRIQU VOQUANT TOUJOURS CE MêME PRCIPE SEMBLE PLUTôT êTRE MASQUER LE DéLAGE ENTRE L’IDéOLOGIE PRéTENDUMENT éGALARISTE L’UNIVERSALISME RéPUBLI ET LA RéALé S éGALéS SOCIAL.25AU DéBUT S ANNé 2000, APRèS QUE L HOMOSEXUELS ONT ACQUIS QUELQU DROS AVEC L’ADOPTN DU PACTE CIVIL SOLIDARé (PACS), LA CRIQUE DU « MUNTARISME HOMOSEXUEL » NE FAIBL PAS, ALLANT JQU’à S’IMMISCER DANS LE LANGAGE CERTAS SOCLOGU (ADAM, 2001). EN 1997, FRéDéRIC MARTEL S’EN éTA PRIS DANS LE MON [5] LLOQUE SUR L « éTUS GAYS ET LBIENN » ANISé PAR DIDIER ÉRIBON CENTRE GE POMPIDOU à PARIS, OBLIGEANT PIERRE BOURDI à LUI RéPONDRE DANS LE MêME JOURNAL [6] ; EN 2001 C’T JOSEPH MACé-SRON QUI CRIQUE NOTAMMENT L’ATTRIBUTN PAR LA MAIRIE PARIS D’UN FANCEMENT POUR LA CRéATN D’UN CENTRE D’ARCHIV LGBT, DANS UN LIVRE SUR « LA TENTATN MUNTAIRE » (MACé-SRON, 2001), EXPRSN QUI FORMA DéJà LE TRE LA « NOTE » FRéDéRIC MARTEL PUBLIéE EN 1996 PAR LA FONDATN SAT-SIMON.26DE MêME, APRèS QUE LA GAY PRI A éTé TERDE EN 2002 à STRASBOURG PAR LA MAIRIE DROE, LE MAIRE DéLéGUé, ROBERT GROSSMANN, ET SON MEMBRE BET, FRANçOIS MICLO, PUBLIENT à LR TOUR UN SAI NTRE LE « MUNTARISME » (GROSSMANN & MICLO, 2002). POUR L TRS, NUL COYEN NE PT SE VOIR RENNAîTRE PAR LA RéPUBLIQUE DANS S PARTICULARéS INTAIR : C’T ENRE LE PRCIPE CLASSIQUE L’UNIVERSALISME RéPUBLI. APPLIQUé X HOMOSEXUELS, CELA L NDU à NDAMNER TOUTE REVENDITN PUBLIQUE D’UNE INTé HOMOSEXUELLE, TOUT D’ABORD PARCE QU’ELLE NE NCERNERA QUE LA VIE PRIVéE, ENSUE PARCE QU’ELLE SERA RéDUCTRICE ET ENFERMANTE. ON RETROUVE ICI L POSNS DéFENDU PRéCéMMENT PAR FRéDéRIC MARTEL. MAIS ROBERT GROSSMANN ET FRANçOIS MICLO VONT PL LO DANS LA MURE Où, POUR X, L HOMOSEXUELS REVENDIQUENT L’éGALé POUR BéNéFICIER DROS ET TRAEMENTS SPéCIFIQU. CETTE NTRADICTN DANS L TERM NE LR T PAS SPéCIFIQUE : PUIS L DéBATS SUR LE PACS ET JQU’à CX QUI SONT RELATIFS « MARIAGE POUR TO », ON A PU ENTENDRE RéGULIèREMENT S OPPOSANTS à L’éGALé S DROS DéNONCER CETTE REVENDITN ME « MUNTARISTE ». ASI, QUE L HOMOSEXUELS REVENDIQUENT LE PARTICULARISME OU L’éGALé, ILS TROUVENT BRANDIE SUR LR CHEM LA MêME OBJECTN L’UNIVERSALISME RéPUBLI QUI VISE DANS L UX S à DéLéGIMER ET NTRALISER LRS DISURS ET LRS REVENDITNS.27C’T ENF, NFORMéMENT Là ENRE à UNE RHéTORIQUE RODéE DU DISURS HOSTILE X MORéS ANISé (OU PL PRéCISéMENT MOBILISé), LA QUTN DU « POUVOIR » S HOMOSEXUELS QUI SE TROUVE CENTRE TROIS OUVRAG PUBLIéS EN 2003 (DERAI, 2003 ; DEVOUUX DU BUYSSON, 2003 ; MC, 2003). C NDAMNATNS DU « POUVOIR » – VOIRE DU « LOBBY » – GAI, ME CELL DU « MUNTARISME HOMOSEXUEL », TRANSFORMENT UN GROUPE X NTOURS DéFISSABL EN UNE POPULATN à LA FOIS DéLIMABLE ET HOMOGèNE, DOTéE SURCROîT D’UNE FORCE PRQUE OCCULTE. C ATTAQU RENFORCENT DANS BIEN S S, CHEZ CX QUI SE SENTENT VISéS, LA VOLONTé D’OPPOSER UNE RéPONSE LLECTIVE QUI PT NOURRIR LA MêME IMAGE ILLOIRE D’UN GROUPE ANISé EN RéSEX D’FLUENCE. MAIS LA NOTN MêME « MUNTé HOMOSEXUELLE » T PARFOIS NTTéE PAR S TELLECTUELS QUI DéFENNT POURTANT L’EXPRSN PUBLIQUE S HOMOSEXUELS ET L’éGALé S DROS. ASI, DANS UN TEXTE IALEMENT PA EN 1996, DIDIER ÉRIBON éCR :28[…] VOULOIR PARLER NOM LA « MUNTé » PRéSUPPOSERA NON SLEMENT QU’UNE TELLE MUNTé EXISTE MAIS QU’ELLE SO UN GROUPE HOMOGèNE DOTé D’UN ENSEMBLE D’IDé OU D’OBJECTIFS BIEN INTIFIABL. CE N’T éVIMMENT PAS LE S ET IL N’T PAS POSSIBLE – ET D’AILLRS PAS SOUHAABLE – QUE CELA PUISSE LE VENIR. IL FT LE DIRE CLAIREMENT : LA « MUNTé » GAY ET LBIENNE N’EXISTE PAS !(ÉRIBON, 2000 : 37)29CE PROPOS, QUI VISE à DéLéGIMER L ATTAQU ANTI-« MUNTARIST » EN AFFIRMANT QU’IL N’EXISTE PAS MUNTé (à L’VERSE CERTAS GROUP ANTS ME ACT UP-PARIS QUI AFFIRMENT LE NTRAIRE), SOCR EN MêME TEMPS à L’IDéOLOGIE DOMANTE EN FRANCE L’UNIVERSALISME RéPUBLI. À L’VERSE D’UNE TELLE ANALYSE, L MOBILISATNS SOCIAL RELATIV X MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE VONT S’EMPLOYER AVEC FORCE, DéBUT DU XXIE SIèCLE, à éTENDRE LA DéFN S TéGORI QU’ELL REUVRENT.LA DOUBLE EXTENSN « MUNTAIRE »30PARALLèLEMENT X DéBATS HOULX SUR LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » EN FRANCE, NOUVELL DéSIGNATNS ET NOUVEX ENJX DéFN APPARAISSENT X éCHELL SSI BIEN NATNAL QU’TERNATNALE URS S MêM ANNé 1990. ILS REUVRENT UX GRANS TENDANC : L’UNE NSISTE, SUR LA BASE D’UNE LOGIQUE CLIVE, EN LA RENNAISSANCE D’UNE DIVERSé FIGUR POSANT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE ; L’TRE DéSIGNE PLUTôT L’EXTéRIR DU MON HOMOSEXUEL, MAIS POUR MIX éTENDRE SON DOMAE. EN DéP S DéBATS MéDIATIQU FTIGEANT LA PENSéE ET L’ACTN « MUNTARIST » EN FRANCE, L’IDéOLOGIE « MUNTAIRE » RTE TRèS PRéGNANTE DANS LE I LA LUTTE NTRE LE SIDA, TANT DANS LE MON ANPHONE QU’-Là, FLUANT NOTAMMENT SUR LA REDéFN LA POPULATN S « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM » DANS L PAYS DU SUD.DE LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » à LA « MUNTé LGBT+ »31AU URS S ANNé 1990, UN PROCS DIVERSIFITN S’OPèRE DANS LE TRAVAIL DéFN LA « MUNTé » ACPLI PAR L DIVERS ACTRS QUI S’EN DONNENT LA CHARGE (ASSOCIATNS, ANISATNS TERNATNAL, MéDIAS, TELLECTUELS, éDRS, ETC.). TOUT D’ABORD, UNE PLACE PL VISIBLE T FAE X FEMM PAR LA MENTN OU L’AJOUT DU TERME « LBIAN »/« LBIENNE » à CERTA EXPRSNS. ON PARLE ALORS « LBIAN AND GAY PRI », « LBIAN AND GAY CENTER »/« CENTRE GAY ET LBIEN », « LBIAN AND GAY STUDI »/« éTUS GAY ET LBIENN », ETC. ENSUE, LA PRISE EN PTE D’TR MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, EN L’OCCURRENCE L BISEXUELS ET L TRANS, VA PRODUIRE L’APPARN DU SIGLE « LGBT » (LBIAN, GAY, BISEXUAL, TRANSSEXUAL), PROGRSIVEMENT ADOPTé DANS NOMBRX PAYS D’AMéRIQUE ET D’EUROPE (PREARO, 2015). EN FRANCE, LA GAY PRI ANNUELLE T REBAPTISéE « MARCHE S FIERTéS LBIENN, GAI, BI ET TRANS » (OU « MARCHE S FIERTéS LGBT ») à PARTIR 2002, ET SE TROUVE DèS LORS ANISéE PAR L’INTER-LGBT, UN REGROUPEMENT TERASSOCIATIF. DEPUIS, LE SIGLE DONT L’AGE S’T TERNATNALISé T PARFOIS GMENTé D’TR IAL TELL QUE I (INTERSEX), Q (QUEER) OU A (ASEXUAL). LA NFéRENCE « RéALéS LGBTTIQA2S : NOS LUTT, NOS VICTOIR, NOS DéFIS » ANISéE à MONTRéAL EN AOûT 2017 A APPORTé UNE ILLTRATN éDIFIANTE L’EXTENSIBILé POTENTIELLEMENT SANS F CETTE LOGIQUE CLIVE. LE SIGLE UTILISé ICI ET REPRIS (SOUVENT AVEC DIFFICULTé) PAR NOMBRX ORATRS OFFICIELS SIGNIFIE EN EFFET « LBIENN, GAYS, BISEXUELS, TRANSSEXUELS, TRANSGENR, INTERSEXUéS, QUEER, ASEXUELS, TWO-SPIRS ».32LA NSTCTN LA « MUNTé LGBT+ » (FORME NOUVELLE DU SIGLE PERMETTANT UPER URT à LA PROLIFéRATN S LETTR TOUT EN RTANT FIDèLE PRCIPE D’CLN) REPOSE EN PREMIER LI SUR UNE POLIQUE INTAIRE. MAIS PL SONT éGRAé L TéGORI QUI LA NSTUENT, PL SA DéFN PERD EN HOMOGéNéé ET EN NSISTANCE, S DIVERS POSANT N’AYANT PARFOIS PAS GRAND RAPPORT ENTRE ELL. À TRAVERS L’éNUMéRATN DONT PROCè CE SIGLE « OUVERT », LA « MUNTé » D SURTOUT CE QU’ELLE N’T PAS OU CE à QUOI ELLE S’OPPOSE, EN L’OCCURRENCE « L’HéTéROSEXUALé OBLIGATOIRE » ET LA NFORMATN X NORM GENRE MAJORAIR. CETTE HéTéROGéNéé TERNE S’ACPAGNE EN MêME TEMPS HIéRARCHISATNS IMPLIC ET RAPPORTS POUVOIR, RéGULIèREMENT CRIQUéS. ASI, IL T SOUVENT REPROCHé à LA « MUNTé » OU X MOUVEMENTS SE DISANT « LGBT+ » D’êTRE DOMéS PAR L HOMM GAIS S CLASS MOYENN OU SUPéRIR, ET BLANCH, ADMET-ON DéSORMAIS. EN EFFET, L STUTNS « MUNTAIR », QUI EN PRCIPE PROMVENT L’CLN, SONT SSI CRIQUé POUR NE PAS REPRéSENTER LE POT VUE S MORéS RACISé, ME NO LE VERRONS PL LO.L « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM »33TANDIS QUE L STUTNS DU MON HOMOSEXUEL (OCCINTAL) REDéFISSENT P à P UNE « MUNTé » CLIVE POSéE TéGORI QUI, -Là LR HéTéROGéNéé, PARTICIPENT D’UNE MêME POLIQUE INTAIRE, CERTAS ACTRS (ANISATNS ONIENN, ANISATNS TERNATNAL, ASSOCIATNS, CHERCHRS, ETC.) S’EMPLOIENT à éTENDRE LA RTOGRAPHIE HOMOSEXUELLE EN SSANT L NTOURS D’UNE POPULATN EXTéRIRE à LA « MUNTé », MAIS QUI EN FA PARTIE PAR S PRATIQU, DéSIGNéE PAR LA PéRIPHRASE « MEN WHO HAVE SEX WH MEN » ET LE SIGLE « MSM » (BOELLSTORFF, 2011) – EN ANçAIS, « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM » OU « HSH ».34À L’ORIGE, CETTE TéGORIE A éTé FéE DANS LE NTEXTE DU SIDA AF DéSIGNER L HOMM QUI, DANS L PAYS OCCINTX, SE SUAIENT X MARG L’INTé HOMOSEXUELLE, ET DONT ON SUPPOSA QU’ILS éTAIENT TANT, VOIRE DAVANTAGE, EXPOSéS VIH QUE L GAYS. L’OBJECTIF éTA ALORS MIX NNAîTRE C HOMM NE SE NSIDéRANT PAS ME HOMOSEXUELS POUR éVENTUELLEMENT L ATTEDRE DANS LE DRE D’ACTNS LUTTE NTRE LE SIDA. DANS CETTE OPTIQUE, CERTA POLIQU PUBLIQU, TELL QUE CELL QUI FURENT DéVELOPPé EN FRANCE DéBUT S ANNé 1990, ONT CHERCHé à SOCIALISER C HOMM ME HOMOSEXUELS ET à FAIRE NAîTRE CHEZ X LE SENTIMENT D’INTé HOMOSEXUELLE QUI LR FAISA DéFT, AF POUVOIR L CIBLER PAR S ACTNS « MUNTAIR » (PELL ET AL., 2002 ; BSCHER, 2003). CE TRAVAIL T, EN MêME TEMPS, SENDé PAR CELUI L’ENSEMBLE S ASSOCIATNS NCERNé, Y PRIS L PL CRIQU à L’éGARD S POUVOIRS PUBLICS, ME L’ILLTRE CE RéC :35[…] LORS D’UN DéBAT SE DéROULANT CENTRE GAI ET LBIEN EN 1995 NCERNANT LA BISEXUALé, UX OPNS OPPOSé S’EXPRIMèRENT SUJET LA PRéVENTN DU SIDA VIS-à-VIS S HOMM D’ORIGE MAGHRéBE AYANT S RAPPORTS SEXUELS AVEC D’TR HOMM SANS POUR TANT SE NSIDéRER ME HOMOSEXUELS. POUR LE REPRéSENTANT L’ASSOCIATN ACT UP-PARIS, C HOMM éTAIENT S HOMOSEXUELS QUI, EN RAISON LR CULTURE, NE POUVAIENT PAS LE RENNAîTRE. LA MISSN DU MOUVEMENT éTA ALORS L AIR à S’TO-INTIFIER ME HOMOSEXUELS POUR POUVOIR AVOIR ASI ACCèS à LA PRéVENTN.( BSCHER, 1997)36L’EXPRSN « MEN WHO HAVE SEX WH MEN » ET LE SIGLE « MSM » SE SONT RAPIMENT RéPAND ET POPULARISéS DANS LA LTéRATURE ET L NFéRENC TERNATNAL, EN MêME TEMPS QU’éMERGEA PROGRSIVEMENT LA PROBLéMATIQUE S SEXUALéS ENTRE HOMM DANS L PAYS NON OCCINTX. LA PéRIPHRASE PARAISSA ALORS IDéALE POUR DéSIGNER L HOMM NCERNéS DANS C PAYS, TANT IL éTA CLAIR QU’IL NE POUVA S’AGIR D’HOMOSEXUELS SENS OCCINTAL DU TERME. PL TARD, L’APPLITN DU LABEL « MSM » X DIVID S PAYS DU SUD A PRODU L’APPROPRIATN CE LABEL PAR CERTAS LRS REPRéSENTANTS, Là Où CUN TRE TERME ORIGAL NE TROUVA à S’EXPRIMER. ET SANS QUE CELA NE SO UN HASARD, S EFFORTS éTAIENT EN MêME TEMPS DéVELOPPéS POUR PERMETTRE DANS L PAYS DU SUD S FORM MOBILISATN HOMOSEXUELLE PARABL à CELL QUI PVENT êTRE OBSERVé DANS L PAYS OCCINTX.37C’T ASI QUE PUIS L ANNé 2000, LE LABEL « MSM » T VENU NSACRé POUR DéSIGNER UN GROUPE QUI EXISTERA NORD ME SUD, ET DANS LEQUEL SE RENNAîTRAIENT PARFOIS L DIVID NCERNéS. INIALEMENT VOUé à DéSIGNER CX QUI NE POUVAIENT êTRE DéFIS PAR LR APPARTENANCE à UNE TéGORIE FONDéE SUR L’INTé (DIVIDUELLE OU SOCIALE), IL A LUI-MêME PROGRSIVEMENT PRIS LA VALR D’UNE NOUVELLE TéGORIE D’TODéSIGNATN, POURTANT MOS DOTéE ENRE NSISTANCE ET SENS QUE CELL QU’ELLE éTA SUPPOSéE REMPLACER, EN PARTICULIER PUIS QU’ELLE A TRAVERSé L ONTIèR.UN PPLE TRANSNATNAL ?38C’T, D’UNE PART, AVEC LA GLOBALISATN S SEXUELL EN GéNéRAL (BROQUA, FILLILE & RO I ESDA, 2016) ET CELL LIé X MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE EN PARTICULIER – QU’ILLTRE L’éMERGENCE D’ANISATNS TELL QUE L’INTERNATNAL LBIAN AND GAY ASSOCIATN (ILGA) – ET, D’TRE PART, TRAVERS LA LUTTE NTRE LE SIDA à L’éCHELLE MONDIALE, QUE L’IDéE D’UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE » TERNATNALE S’T DéVELOPPéE. CE SEND éLéMENT NTEXTE, BIEN QUE MOS SOUVENT SOULIGNé, A JOUé UN RôLE D’UNE IMPORTANCE PALE S’AGISSANT L’TERNATNALISATN LA E HOMOSEXUELLE.39DX IDé IMPORTANT SE SONT PROGRSIVEMENT IMPOSé DANS LE NTEXTE TERNATNAL LA LUTTE NTRE LE SIDA. TOUT D’ABORD, AVEC LA PROMOTN D’UNE APPROCHE DE « MUNTAIRE » PAR CERTA ANISATNS PHAR TELL QU’ONUSIDA, ONT éTé INTIFIé S « MUNTéS » EXPOSé VIH XQUELL IL S’T AGI D’ATTRIBUER UN RôLE ACTIF DANS LA RéPONSE à L’éPIDéMIE. ENSUE, MANIèRE LIéE, LA NOTN D’EMPOWERMENT A PERMIS DéSIGNER CETTE NéCSé D’OCTROYER DU POUVOIR X GROUP NCERNéS (ALTMAN, 1994 ; BEEKER, GUENTHER-GREY & RAJ, 1998 ; VIDAL, 1999), L’ACTN EN DIRECTN S POPULATNS D “CLéS” PASSANT GéNéRALEMENT PAR L’INTIFITN CX QUE L’ON APPELLE S « LEARS MUNTAIR ».40DèS L ANNé 1990, L’éPIDéMIE SIDA A RENDU POSSIBLE L’éMERGENCE MOBILISATNS HOMOSEXUELL (TRèS MAJORAIREMENT MASCUL, MAIS SSI PL RéCEMMENT FéM) DANS CERTAS PAYS NON OCCINTX, SCANT DANS CERTAS S POUR LA PREMIèRE FOIS LE REGROUPEMENT ASSOCIATIF PERSONN FAISANT PARTIE MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, éVENTUELLEMENT RENNU ET MêME FANCé PAR L POUVOIRS PUBLICS SO CE MOTIF. MAIS ON A PU NSTATER, EN MêME TEMPS, LA DIVERSé ET SOUVENT LA PLEXé S SUATNS SELON L RéGNS DU MON, EN RAISON DU FA QUE C MOBILISATNS éMERGENT SONT GéNéRALEMENT LE PRODU LA RENNTRE PL OU MOS HRSE ENTRE S IATIV LOL ET S CATNS TERNATNAL.41DANS L’UN S PREMIERS ET RAR ARTICL RELATANT EN DéTAIL LA FAçON DONT CE PROCS PT S’ACPLIR (OU EN L’OCCURRENCE éCHOUER, SELON SON TR), TIMOTHY WRIGHT REND PTE D’UNE EXPéRIENCE DONT IL A éTé à LA FOIS L’ACTR ET L’OBSERVATR ENTRE 1993 ET 1995 EN BOLIVIE (WRIGHT, 2000). APRèS AVOIR RéALISé UNE ENQUêTE SUR L « HOMM QUI ONT S RELATNS SEXUELL AVEC S HOMM », IL PROPOSE à LA UNED STAT AGENCY FOR INTERNATNAL DEVELOPMENT (USAID) FANCER UN PROJET D’ACTN EN DIRECTN CE GROUPE SE D’UNE ANISATN LOLE LUTTE NTRE LE SIDA. AF RPECTER LE SILENCE QUI ENTOURE L PRATIQU HOMOSEXUELL ET LE RACTèRE NON FIXE S INTéS QUI LR SONT LIé, T. WRIGHT SUGGèRE QUE NE SO PAS CRéé UN LI SPéCIFIQUE, MAIS UNE LIGNE D’éUTE TéLéPHONIQUE ET S MOS D’TERVENTN MOBIL (PAR EXEMPLE S VéHICUL SE DéPLAçANT SUR DIFFéRENTS S). MALGRé CELA, UNE FOIS LE PROJET LANCé DANS LA VILLE SANTA CZ, L’USAID IMPOSE L’OUVERTURE D’UN « GAY MUNY CENTER ». BIEN QUE L’STUTN S’EN MONTRE SATISFAE, L’TR Y VO UN éCHEC, LE CENTRE N’éTANT éQUENTé QUE PAR UNE PARTIE TRèS LIMéE LA POPULATN CIBLéE, LA PL PERMéABLE à L’INTé GAIE : « IN SHORT, MEN-WHO-HAVE-SEX-WH-MEN WHO WERE TOO RICH OR TOO POOR OR TOO MASCULE OR TOO EFFEMATE WERE UNLIKELY TO BE ATTRACTED TO THE GAY CENTER OR WELED AS MEMBERS OF THE EMERGG “GAY MUNY” » (WRIGHT, 2000 : 102).42DE MêME, EN CHE, Où S ACTNS LUTTE NTRE LE SIDA ONT éTé MENé DANS CE MêME PR, IL APPARAîT QUE LA NOTN « MUNTé HOMOSEXUELLE » T RELATIVEMENT éTRANGèRE à LA PLUPART S DIVID NCERNéS :43SI L’INTé HOMOSEXUELLE ELLE-MêME T LO D’êTRE ASSURéE, LA MUNTé N’EXISTE PAS. ET TOUT D’ABORD LA PARTIE STUTNNALISéE CETTE MUNTé. POURTANT, IL EXISTE à HEFEI S ANISATNS ET S ACTIVéS QUI LR SONT STé. […] TO UTILISENT LE MêME MOT POUR RACTéRISER LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » : SAN, DISPERSéE, éPARPILLéE. P DéCLARENT SE RENDRE RéGULIèREMENT DANS LE BAR HOMOSEXUEL LA VILLE, ET CUN N’AVOUE AVOIR éQUENTé UN S « BAS PUBLICS ». ILS GARNT LRS DISTANC AVEC L ACTIVéS ANISé SPéCIALEMENT POUR LA « MUNTé » ET PRIVILéGIENT L OUTILS L’INTER POUR SE FAIRE NOUVEX AMIS OU MUNIQUER AVEC LRS PROCH.(MIèGE, 2009 : 54-55)44DANS CE S ME DANS LE PRéCéNT, IL N’T RIEN D DU SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN GROUPE D’HOMM QUI RAIENT EN MUN S PRATIQU HOMOSEXUELL. EN REVANCHE, LA DIFFICULTé, POUR NE PAS DIRE L’éCHEC, TENTATIV NSTUTN PRATIQU ET D’PAC SOCIX VISANT à SOCIALISER C HOMM ME HOMOSEXUELS A éTé MONTRéE.45L’AIQUE T ACTUELLEMENT LE NTENT QUI ILLTRE LE MIX CE PROCS D’éMERGENCE MOBILISATNS HOMOSEXUELL à TRAVERS LA LUTTE NTRE LE SIDA. CONTRAIREMENT à CERTAS PAYS ANGLOPHON DU NTENT Où S ANISATNS HOMOSEXUELL EXISTAIENT DéPENDAMMENT LA QUTN DU SIDA, DANS L PAYS ANPHON, C’T L’éPIDéMIE QUI A RENDU POSSIBLE L’APPARN D’ASSOCIATNS SPéCIFIQU [7]. MAIS, EN PL LA LUTTE NTRE LE SIDA, C ASSOCIATNS POURSUIVENT SSI SOUVENT UN OBJECTIF DéFENSE S DROS HUMAS. LRS ACTIVéS SONT EN FA FORTEMENT DéTERMé PAR L ANISATNS TERNATNAL QUI L SOUTIENNENT ET FIXENT EN PARTIE LRS HIERS S CHARG, CE QUI A SSI S EFFETS SUR LE VOBULAIRE EMPLOYé. ALORS QUE DANS L PAYS D’AIQUE ANPHONE ON PARLE HABUELLEMENT « I » POUR DéSIGNER LA POPULATN HOMOSEXUELLE ET « BRANCHé » POUR QUALIFIER CX QUI EN FONT PARTIE (BROQUA, 2012), CERTAS ANTS ASSOCIATIFS IMPLIQUéS DANS S LLABORATNS ET S RéSEX TRANSNATNX EMPLOIENT SSI RéGULIèREMENT LE TERME « MUNTé ».46PARALLèLEMENT X ACTNS MENé DANS LE DRE LA LUTTE NTRE LE SIDA, LA GLOBALISATN LA E S MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE A PRODU DANS L DISURS L’éMERGENCE D’UN SUJET GLOBAL, EN PARTICULIER TRAVERS LA LUTTE NTRE L’HOMOPHOBIE à L’éCHELLE PLANéTAIRE, AVEC PAR EXEMPLE LA CRéATN ET LA CéLéBRATN D’UNE « JOURNéE MONDIALE NTRE L’HOMOPHOBIE » (VENUE « JOURNéE MONDIALE NTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE »), OU L RAPPORTS ANNUELS L’ILGA MIS EN IMAGE MOYEN RTOGRAPHI S LéGISLATNS RELATIV à L’HOMOSEXUALé DANS LE MON, QUI FONT FLORèS DANS L MéDIAS. DIX-SEPT ANS APRèS AVOIR CRIQUé LE « MUNTARISME HOMOSEXUEL » EN FRANCE, FRéDéRIC MARTEL VO, DANS UN NOUVEL OUVRAGE, S « MUNTéS LGBT » PARTOUT DANS LE MON :47POUR L MUNTéS LGBT DU MON ENTIER, [INTER ET L RéSEX SOCIX] SONT EN TRA CHANGER LE RAPPORT FORCE, REDONNER DU POUVOIR X DIVID, QUE CE SO POUR NTOURNER LA CENSURE EN CHE, POUR éVER L FATWAS DANS L PAYS MULMANS OU POUR PALLIER LE OID L’HIVER EN AMéRIQUE DU NORD.(MARTEL, 2013)48PL LARGEMENT, L’HOMOSEXUALé T JOURD’HUI SOUVENT PENSéE SUR LE MODèLE DU PPLE TRANSNATNAL OU LA DIASPORA (FORTIER, 2002), -Là S DIFFéRENC CULTURELL, ME LA SUATN S FEMM AVA PU L’êTRE AVEC LE FéMISME LA UXIèME VAGUE ET L’EXTENSN L’TERNATNALISATN CETTE E X PAYS DU SUD (MATHI, 1991 [1985]). L éTUS SUR L DIASPORAS SISTENT GéNéRALEMENT SUR LA NéCSé DU CRèRE « -ETHNIQUE » OU LA MIGRATN, ET, CE FA, CERTA NSIDèRENT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE LUTTANT POUR LRS DROS ME RELEVANT « MUNTéS TRANSNATNAL » PLUTôT QUE DIASPORAS (QUAYSON & DASWANI, 2013 : 4). POURTANT, ME NO L’AVONS ENTRAPERçU, L MOBILISATNS TRANSNATNAL RELATIV X MORéS SEXUELL OU MORéS GENRE NE RELèVENT PAS LA SLE MISE EN RELATN D’ACTRS LUTTANT POUR L’ACQUISN S MêM DROS. ELL NSISTENT SSI EN LA DéFN PAR CERTAS GROUP SE POSNNANT à L’AVANT-GAR DU BAT MONDIAL, S OBJECTIFS à ATTEDRE POUR UNE POPULATN GLOBALE DONT L’EXISTENCE T NSIDéRéE ME ALLANT SOI. ASI, UNE NCEPTN DU GROUPE HOMOSEXUEL OU « LGBT+ » ME PPLE TRANSNATNAL S’IMPOSE JOURD’HUI PUIS L PAYS OCCINTX, AVEC L RISQU D’« IMPéRIALISME » ET LECTURE éVOLUTNNISTE QUE CELA SUPPOSE :49FORTIER, MANALANSAN AND OTHERS, […] HAVE […] POTED OUT THAT THE ASSUMPTN OF A QUEER SOLIDARY THAT SPREADS OM THE WT TO NON-WTERN LOTNS AND SUBJECTS UALLY RRI WH A HIGHLY PROBLEMATIC TELEOLOGIL VISN OF WHE, MALE GAYNS AS THE MOST ADVANCED STAGE OF QUEER INTY AND LIFE FORMS.(KOSNICK, 2010 : 126-127)50L’ATTENTN ACRDéE PAR DIVERS ACTRS OCCINTX à L’ENSEMBLE S PAYS DU MON, Où L’ON SUPPOSE TOUJOURS QU’IL EXISTE S HOMOSEXUELS, S BISEXUELS, S TRANSGENR, ETC., QUAND BIEN MêME ELLE SE TROUVE MOTIVéE OU JTIFIéE PAR UNE MISSN SOLIDARé TERNATNALE, REPOSE SUR S FORM IMPLIC HIéRARCHISATN QUI SOUVENT NE SONT PAS PENSé, MAIS S’IMPOSENT AVEC LA FORCE L’éVINCE : L’STUTNNALISATN ET LA LéGALISATN L’HOMOSEXUALé TELL QU’OBSERVABL DANS CERTAS PAYS D’EUROPE OU D’AMéRIQUE DU NORD SONT NSIDéRé ME LE PACLE DU DéVELOPPEMENT SOCIAL ET POLIQUE, ET LE SORT QUE VRA NNAîTRE L’ENSEMBLE S PAYS DU MON. OR, à L’éCHELLE PLANéTAIRE, UNE IMMENSE PARTIE S ACT SEXUELS ENTRE PERSONN MêME SEXE NE S’ACPAGNE PAS LA MêME SIGNIFITN QUE CELLE QUI LR T ATTRIBUéE DANS L PAYS OCCINTX, NI S FORM D’INTIFITN ET ENRE MOS S MOS VIE QUI L Y ACPAGNENT. DANS NOMBRE NTEXT NON OCCINTX, MêME SI UN SENTIMENT D’APPARTENANCE MUNE EXISTE PARFOIS SUR LA BASE DU PORTEMENT SEXUEL, L ASPIRATNS QUI EN DéULENT PVENT DIFFéRER GRANMENT ET NE PAS S’ACPAGNER DU MODRE DéSIR RENNAISSANCE SOCIALE OU POLIQUE FONDéE SUR CE PORTEMENT. L’SISTANCE CERTAS ACTRS S PAYS OCCINTX à FAIRE RENNAîTRE C RéALéS DANS D’TR PAYS – GéNéRALEMENT L ANCIENN LONI – NE FA SOUVENT QUE RENFORCER LA RéSISTANCE ET LE REJET EXPRIMéS PAR L POPULATNS ET PARFOIS L GOUVERNANTS. AU URS LA PéR RéCENTE, L’éRT ENTRE S SUATNS NATNAL TRèS DIVERS SELON L RéGNS DU MON S’T ENRE ACCENTUé AVEC LA RENNAISSANCE LéGALE S UPL MêME SEXE DANS CERTAS PAYS, RENFORçANT PARFOIS FORTEMENT DANS D’TR PAYS L’HOSTILé à L’éGARD D’UN MODèLE PERçU NON SLEMENT ME DéVOYé, MAIS CHERCHANT EN PL à S’IMPOSER DANS LE RTE DU MON.UNE FICTN POLIQUE51DANS SON FAMX OUVRAGE IMAGED MUNI, BENEDICT ANRSON UTILISE L’EXPRSN « MUNTé IMAGéE » POUR DéFIR LA NATN ME « UNE MUNTé POLIQUE IMAGAIRE, ET IMAGéE ME TRSèQUEMENT LIMéE ET SOUVERAE. ELLE T IMAGAIRE (IMAGED) PARCE QUE MêME L MEMBR LA PL PETE S NATNS NE NNAîTRONT JAMAIS LA PLUPART LRS NCOYENS : JAMAIS ILS NE CROISERONT NI N’ENTENDRONT PARLER D’X, BIEN QUE DANS L’PR CHACUN VIVE L’IMAGE LR MUNN » (ANRSON, 1996 [1983] : 19). L’TR PRéCISE PL LO :52EN VéRé, -Là S VILLAG PRIMORDIX Où LE FACE-à-FACE T RèGLE (ET ENRE…), IL N’T MUNTé QU’IMAGéE. L MUNTéS SE DISTGUENT, NON PAR LR FSSETé OU LR THENTICé, MAIS PAR LE STYLE DANS LEQUEL ELL SONT IMAGé.(ANRSON, 1996 [1983] : 20)53VGT-CQ ANS PL TARD, ROBERT THORNTON DéTOURNE LA FAMSE EXPRSN BENEDICT ANRSON EN UTILISANT CELLE « MUNTé NON IMAGéE » AF DéSIGNER L RéSEX SEXUELS PAR LQUELS SE TRANSMET LE VIH EN AIQUE DU SUD :54ALTHOUGH HIV N ONLY BE TRANSMTED THROUGH SEXUAL WORKS […] IS A PURELY OCCULT MUNY, ONE WE N NEVER SEE OR IMAGE. THE TLE OF THE BOOK, “UNIMAGED COMMUNY” POTS TO THE FACTS, WHILE GTURG TO THE POLIL MUNY OF THE NATN WHICH, ACRDG TO THE FLUENTIAL NCEPT OF BENEDICT ANRSON IS NECSARILY AN IMAGED MUNY OWG S EXISTENCE TO NATNAL LANGUAG FOSTERED BY “PRT PALISM;” ALL S MEMBERS N NEVER PARTICIPATE DIRECTLY . BY NTRAST, THE MUNY OF THE SEXUAL WORK IS NEVER IMAGED AND NEVER REPRENTED BY THOSE WHO DO FACT PARTICIPATE .(THORNTON, 2008 : XII)55LA « MUNTé » QUE FORMENT L HOMOSEXUELS, OU PL LARGEMENT L MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, à L’éCHELLE D’UNE NATN OU PL ENRE à L’éCHELLE PLANéTAIRE, N’T NI PUREMENT IMAGéE SENS B. ANRSON NI STRICTEMENT NON IMAGéE SENS R. THORNTON. DIFFéREMMENT LA « MUNTé IMAGéE » QU’T LA NATN, L PERSONN POTENTIELLEMENT NCERNé PAR L’APPARTENANCE à LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » NE SE NSIDèRENT PAS TOUT ME FORMANT CETTE TéGORIE, MêME SI CERTA ANALYS MONTRENT L’IMPACT S MéDIAS DIFFéS à L’éCHELLE NATNALE SUR LA NSTUTN D’UNE « MUNTé SEXUELLE IMAGéE » (« IMAGED SEXUAL MUNY » ; JACKSON P., 2009 : 22-23). IL NE S’AG PAS NON PL D’UNE « MUNTé NON IMAGéE » DANS LA MURE Où, ME NO L’AVONS VU, C PERSONN SONT L’OBJET ET LA CIBLE NSTCTNS DISCURSIV ET D’ACTNS TERRA QUI L DéFISSENT ME FORMANT UNE « MUNTé » ET QUI EXPOSENT UNE PARTIE D’ENTRE ELL MOS à CETTE IDéE.56LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » T UNE FICTN POLIQUE. BIEN QUE DISSOUTE SE D’UN ENSEMBLE PL VASTE, ELLE SUPPOSE S FORM D’TERNNAISSANCE QUI LUI DONNENT UN SUBSTRAT LLECTIF. MAIS LA FORME « MUNTAIRE » NE POURRA êTRE DéCLARéE TELLE SANS UN TRAVAIL REPRéSENTATN, DOUBLE SENS MISE EN SCèNE PUBLIQUE ET D’EXPRSN NOM , MENé PAR S GROUP OU S DIVID ENGAGéS DANS S LUTT POLIQU VISANT à S’ARROGER LE RôLE PORTE-PAROLE ET, CE FAISANT, DOTANT CETTE POPULATN PL NSISTANCE QU’ELLE N’EN A. MAIS LA NSTCTN LA FORME « MUNTAIRE » ME FICTN DéULE ENRE L’ACTN CX QUI S’OPPOSENT GROUPE NCERNé, NOTAMMENT EN NDAMNANT SON « MUNTARISME » OU SON PRéTENDU « REPLI INTAIRE ».57L’ACCENT PLACé DANS CE TEXTE SUR LA FAçON DONT T REVENDIQUéE OU DéCRIéE UNE « MUNTé HOMOSEXUELLE » OU « LGBT+ » NE VISE NULLEMENT à SOMBRER DANS UN NOMALISME QUI S’OPPOSERA à LA RéFLEXN SUR L NTOURS DU GROUPE SOCIAL QUE FORMENT L « HOMOSEXUELS » OU TR MORéS SEXUELL ET MORéS GENRE, ET SUR L SENTIMENTS D’APPARTENANCE QU’ILS SUPPOSENT – OCCUPANT L SOCLOGU ET HISTORIENS PUIS PLIRS DéCENNI [8]. LR EXISTENCE T AVéRéE Y PRIS DANS L PAYS DU SUD OU à L’éCHELLE TERNATNALE à TRAVERS L’éMERGENCE D’UN « SENTIMENT D’APPARTENANCE à UN PPLE GAY GLOBAL » (« GLOBAL GAY “PEOPLEHOOD” » ; KAPAC, 1998 : 169). C UX FORM D’TERROGATN SONT DIFFéRENT, MAIS S’ARTICULENT NéCSAIREMENT, R L SENTIMENTS D’APPARTENANCE NéCSENT QUE S GROUP APPARAISSENT ME NSTUéS PAR CX QUI SE PRéSENTENT ME LRS REPRéSENTANTS OU LRS OPPOSANTS.58L ENJX LUTTE TOUR DU TRAVAIL REPRéSENTATN, QUI TRADUISENT SSI S NCEPTNS TRèS DIVERS LA « MUNTé HOMOSEXUELLE » (GIRARD, 2013), TéMOIGNENT S LIM LA MISE EN œUVRE « MUNTAIRE ». POUR REVENIR à L’EXEMPLE ANçAIS, IL APPARAîT C RNIèR ANNé QUE LA PRéTENDUE « MUNTé LGBT+ » T TRAVERSéE PAR PLIRS LIGN ACTURE. EN TéMOIGNENT CLAIREMENT L DéBATS QUI ONT éMAILLé LA NCEPTN L’AFFICHE LA « MARCHE S FIERTéS LGBT » à UX REPRIS URS LA DéCENNIE 2010. SUR CELLE 2011 APPARAISSA UN Q AFFUBLé D’UN BOA EN PLUME, JUGé « HOMONATNALISTE » PAR CERTAS, ET TROP « FOLLE » PAR D’TR. L’ASSOCIATN ANISATRICE AYANT PRIS ACTE LA PREMIèRE CRIQUE, ELLE A RETENU à L’ISSUE D’UN NURS D’AFFICH POUR LA MARCHE 2015 L’IMAGE D’UNE MARIANNE NOIRE, à TRAVERS UN BTE REPRéSENTANT UN VISAGE ANDROGYNE TRAS AIS IFFé D’UN BON PHRYGIEN, ACPAGNé DU SLOGAN « NOS LUTT VO éMANCIPENT ». L’ASSOCIATN S UX éLéMENTS A éTé CRIQUéE ME RELEVANT D’UN PATERNALISME POSTLONIAL ; L’IMAGE A éTé NSERVéE MAIS LE SLOGAN A FALEMENT éTé CHANGé EN « MULTIPL ET DIVISIBL ». C UX NTROVERS SUR L’EXCLN OU L’CLN « RACIALE » à PROPOS S AFFICH LA « MARCHE S FIERTéS » ILLTRENT L DIFFICULTéS POUR L’INTER-LGBT SE FAIRE ACCEPTER ME REPRéSENTANT LéGIME PAR L’ENSEMBLE S POSANT DU MOUVEMENT, EN PARTICULIER LA PART S MORéS L MOS RENNU, SACHANT QUE LA SLE ASSOCIATN D’HOMOSEXUELS MULMANS EXISTANT EN FRANCE (HM2F) N’A PAS éTé ACCEPTéE ME MEMBRE L’INTER-LGBT.59D DIVISNS APPARAISSENT SSI TOUR S ORIENTATNS POLIQU. QUELQU EXEMPL NO PERMETTRONT D’ACHEVER MONTRER EN QUOI L’VOTN MUNTAIRE RELèVE D’UNE FICTN POLIQUE. EN 2012, LA PATN L’OUVRAGE POURQUOI L GAYS SONT PASSéS à DROE A OCSNNé UN VASTE DéBAT MéDIATIQUE SUR L OPNS POLIQU S HOMOSEXUELS. ÉCR PAR DIDIER LTRA (2012), FONDATR D’ACT UP-PARIS ET PROMOTR L’IDéE « MUNTé HOMOSEXUELLE » S’IL EN T, IL RéSULTE D’UN DOUBLE EFFET FICTN, TOUT D’ABORD EN TRAANT D’UNE POPULATN QUI SERA SUFFISAMMENT DéLIMABLE POUR QUE L’ON PUISSE LUI ATTRIBUER UN VOTE OU UNE OPN POLIQUE, ENSUE PARCE QUE LE LIVRE NE REPOSE SUR CUNE DONNéE TANGIBLE PERMETTANT D’ACCRéDER LA THèSE SUGGéRéE PAR LE TRE. HASARD IRONIQUE DU LENDRIER, UNE PREMIèRE éTU PUBLIéE MêME MOMENT SUR CE SUJET PRéCIS FIRMA CETTE THèSE. EN FA, L’OBJECTIF D. LTRA éTA SURTOUT TRACER UNE NOUVELLE FOIS L NTOURS LA « MUNTé » IDéALE, EN SISTANT EN PARTICULIER SUR LA NéCSé DU « G OUT » ME IL L’AVA DéJà SOUVENT FA. LE SENS DU « G OUT » DANS L’PACE PUBLIC A CEPENDANT CHANGé URS LA PéR RéCENTE : ALORS QU’ DéBUT S ANNé 2000 IL éTA ENRE RARE ET NSTUA TOUJOURS UN éVéNEMENT MéDIATIQUE (BROQUA & BSCHER, 2003), UNE DéCENNIE PL TARD IL T VENU PL éQUENT ET BANAL. CONTRAIREMENT à L’éPOQUE Où IL ALLA PAIR AVEC UN ANTISME HOMOSEXUEL TYPE RéVOLUTNNAIRE – REPENSONS PAR EXEMPLE GTE GURAL GUY HOCQUENGHEM QUI PUBLIA UNE TRIBUNE DANS LE NOUVEL OBSERVATR EN 1972 (IDIER, 2017) –, IL NCERNE JOURD’HUI S DIVID X PROFILS TRèS DIVERS ET N’T PL EN RIEN LA MARQUE D’UNE INTIFITN « MUNTAIRE ». LA DIVERSé S ORIENTATNS POLIQU T DéSORMAIS TRèS TE CHEZ L PERSONNALéS AYANT RENDU PUBLIQUE LR HOMOSEXUALé – QUI RTENT TOUTEFOIS EN NOMBRE LIMé PARMI L PERSONNELS POLIQU, QUI SE FONT PARFOIS FORCER LA MA, SURTOUT LORSQU’ILS SONT DROE (LE TALEC, 2013). L’UN S S L PL éDIFIANTS S ANNé 2010 T ASSURéMENT CELUI QUI A NCERNé LE FRONT NATNAL. IL T NNU LONGUE DATE QUE CERTAS MEMBR CE PARTI SONT HOMOSEXUELS, CE QU’AVA D’AILLRS RENNU EN 1995 JEAN-MARIE LE PEN QUI AJOUTA : « AU FRONT NATNAL, CE QU’IL N’Y A PAS, C’T S FOLL ». MAIS PL RéCEMMENT, URS S ANNé QUI ONT PRéCéDé L’IMPLOSN DU PARTI SUE X éLECTNS PRéSINTIELL 2017, S ACCATNS ONT éTé PORTé NTRE L’ENTOURAGE MARE LE PEN, QUI SERA POSé NOMBRX HOMOSEXUELS. ELL SE SONT VU D’AILLRS NFIRMé PAR LE DéVOILEMENT NTRAT DU NUMéRO UX DU PARTI, FLORIAN PHILIPPOT, ACCé PAR AILLRS FAVORISER LE RECTEMENT PAIRS. LA DéNONCIATN EN TERNE D’UN « LOBBY GAY » OU D’UN « MUNTARISME HOMOSEXUEL » POURRA SURPRENDRE LORSQU’ELLE CIBLE UN POURFENUR DU « MUNTARISME » – VISANT POUR SA PART L IMMIGRéS ET L MULMANS, DéSORMAIS L CIBL PRIVILéGIé DU DISURS ANTI-« MUNTARISTE » EN FRANCE (MOHAMMED & TALP DIR., 2018) –, SI L’ON NE NSIDéRA QUE, ICI ME AILLRS, LA CRIQUE DU « MUNTARISME » ME LA REVENDITN « MUNTAIRE » RELèVENT D’UNE FICTN POLIQUE VISANT à NSTIRE « ARTIFICIELLEMENT » S POPULATNS QUE L’ON PRéTENDRA CHOIX REPRéSENTER OU BATTRE. NOT
Homosexuální turistika je určena pro LGBT komunu. Plavby, pláže, hotely, bary, lázně ... z znáte všechny možnosti pro gay turisty. * gay komunita *
Existují čtvrti jako Wt Village, k jsou hotely a hry, které jsou exkluzivní pro toto publikum, i když ne exkluzivní to však čtvrť Greenwhich Village, k se gay hrdost slaví nejvíce, hlavně kvůli nepokojům, které se ohrály v Stonewallu v roce 1959 a vedly k osvobození homosexuálů. Epicentm se však nachází v Le Marais, nejstarší gay čtvrti ve městě tak populární jako Open Cafe, která se nachází na Rue s Archiv, nebo Raidd Bar, na Rue du Temple a SlyBar, k najte hudbu, mezárodní DJs, gogós a tematické večery a je otevřena 7 dní v týdnu.
IzraelNa rozdíl od toho, se na první pohled může zdát, Tel AvivDhé největší izraelské město patří mezi nejlepší gay stace na světě město, které hollywoodská hvězda Claire Dan klasifikovala jako nejtenzivnější na světě, má nejsofistikovanější noční párty v gay světě.
Jedním z hvězdných míst pro LGBT komunu v Tel Avivu je soedství Nanuchka, který nikdy nemůže chybět u každého gay turisty, který ctuje do Tel Avivu, protože tam najte místa k večeři, chod na pí až do bílých ranních hod a dokonce tanvat v pásové tyči.
JSEM NORMáLNí HUBENý KL, ALE NIKDO Mě NECHCE. PROč JE U GAYů VZHLED TAK DůLEžý
Se svými zkušenostmi s vnímáním sebe sama i boltivými odmítnutími se Aktuá svěřili dva gay mladíci - Marek a Tomáš * gay komunita *
Ačkoli nejběžnější je navštív nejtradičnější místa, jako je Big Ben, Tower of London nebo Brské muzm, pravdou je, že Londýn má jednu z nejkompletnějších čtvrtí z hlediska ctovního chu přátelský k gayům: mluvíme o je labyrt úzkých uliček a chob, ale v něm jsou v LGBT komuně velmi oblíbené bary, jako je The Edge nebo Ku Bar, které fungují jako rtrace během dne a stanou se nočním klubem, když padne, která zahrnuje Old Compton Street, Chatown a Oxford Street, je další oblíbenou oblastí pro gay turisty, zejména v létě, kdy po celé krajě vládne Gay Pri. 1D’un pot vue anthropologique ou soclogique, il sera aventurx d’affirmer l’existence d’une « munté homosexuelle », du mos si l’on s’en tient à la défn tradnnellement donnée terme « munté » par c discipl (Boudon & Bourriud, 1986 [1982]; Gossix, 1991).
En dép l’évince selon laquelle il n’existe pas « munté homosexuelle » à la fois homogène et aisément délimable, voire séparable du rte la société, la désignatn d’un groupe homosexuel supposé travers – entre tr – cette exprsn a s effets poliqu bien « réels », en term tant représentatn publique et polique que représentatn soi chez une partie mos s divid potentiellement ncernés. No verrons que l rsorts et l falés cette opératn désignatn diffèrent selon l ntext et selon que la « munté » t voquée posivement ou stigmatisée, mais que cette opératn vise partout à produire, désormais à l’échelle transnatnale, une tégorie publique dont la nsistance supposée se hrte souvent à la diversé s expérienc social et poliqu [2] « munté homosexuelle » en Amérique du Nord3Selon toute vraisemblance, la qualifitn « munté » appliquée à la populatn homosexuelle a tout d’abord été fée x États-Unis.
GAY KOMUNA JE FIKCE
Podle fice ve slovníku komuna je souhrn osob, které žijí v určém vymezeném prosto, k vykonávají každonní aktivy a obvykle tvoří tonomní jednotku. Takovou komunu tvoří třeba Romové. Nebo Vietnamci. Ale gayové žádnou podobnou komunu voří. Žijí roztroušeně po celé republice. Něk jich je jen několik, v nějaké vnici ani o sobě navzájem uší, neznají se. Takže pojem gay komuna je spíše virtuální pojem. Možná platí pro hlavní město a několik větších měst, k je možné, že se tam mezi sebou část gayů zná, ale ani tak spolu nežijí v žádné komuně nebo ghettu. Jsou to jen spontánní, nezávislé a nahodilé vazby mezi jednotlivci. Čili když to shrnu - gay komuna je pojem vytvořený spíše homofoby, kteří potřebují vzbud zdání nějaké anizované skupy, zdání pocu ohrožení z údajné gay komuny. Která ale ve skutečnosti neexistuje. * gay komunita *
Reprenant une tégorie émique, ils la dotent d’une nsistance scientifique en expliquant en quoi, selon x, c différents group forment une « munté »:4[…] ce sont l ntacts sexuels ocsnnels entre l membr tégori différent du pot vue s stratégi d’évement (c’t-à-dire entre group secret et dévoilé) qui rassemblent l homosexuels la ville en une munté. 6Quelqu anné pl tard, un travail doctorat réalisé à San Francis parvient à s nclns parabl à cell d’Evelyn Hooker en faisant état, lui ssi, l’existence d’un « système bars » relativement stable, qui représente la dimensn stutnnalisée la « munté homosexuelle », d’aillrs évoquée ici sans être terrogée, me si son existence alla à présent soi (Achill, 2011 [1967]).
7Cependant, dès la même pér, certas trs mencent à criquer l’age cette notn que l’on retrouve non slement dans le langage s divid ncernés et lrs représentants (on parle également parfois « munté homophile ») mais ssi, me no venons le voir, dans celui certas cherchrs en scienc social.
Le tra majr s divid, expliquent-ils, n’t pas l’orientatn sexuelle mais le genre et, si l femm homosexuell sont mos porté sur l échang sexuels que l homm homosexuels, c’t précisément ce que lr a dicté lr socialisatn genrée à la sexualé (Simon & Gagnon, 2011b [1967]).
* gay komunita *
8La pertence cette analyse crique n’empêche cependant pas que la notn « munté » ntue d’être utilisée dans l anné 1970 pour qualifier, décrire et analyser l’anisatn s homosexuels, homm (Warren, 1974) me femm (Wolf, 1979), tandis que se créent s quartiers « gais » (un nouve terme qui s’impose progrsivement pour remplacer l qualifitns péjorativ antérir) dans plirs métropol nord-améri, parfois ssi qualifiés « ghettos » (Leve, 1979). Partant du nstat qu’il t impossible d’établir dans l’absolu s’il existe ou non une « munté homosexuelle », il cherche plutôt à parer l’anisatn la populatn gaie à celle s « muntés ethniqu » à Toronto (Canada), ce qui lui permet ntter l’idée que cette notn n’ra pas sens. Pendant longtemps, elle signifia le fa faire son entrée dans la « munté homosexuelle », me par exemple à New York début du xxe siècle: « l gays s anné d’avant-guerre ne parlaient pas “sortir ” ce que no appelons le “plard” (g out of the closet), mais plutôt “faire son entrée dans” ce qu’ils appelaient la “société homosexuelle” ou le “mon gay” (g out the gay world) » (Chncey, 2003 [1994]: 17).
Asi, jqu’à la f s anné 1960 mos, c’t-à-dire jqu’à la décennie 1970 urs laquelle le dévoilement l’orientatn sexuelle t venu un mot d’ordre polique, l’exprsn « g out » n’ava pas enre acquis la signifitn exacte que no lui nnaissons jourd’hui et qui tradu l’catn à la transparence et dévoilement ractéristique s poliqu l’homosexualé dans la plupart s pays occintx puis l anné 1970 (Broqua & Bscher, 2003). Cette défn t très proche celle donnée précémment par Evelyn Hooker:13Très souvent, l débuts, que l homosexuels désignent par l’exprsn « g out », d’une personne qui se nsidère me homosexuelle mais qui a lutté ntre ce sentiment, se produisent moment où cette personne s’intifie publiquement pour la première fois me homosexuelle en présence d’tr homosexuels par son apparn dans un bar. Tirant prof sa nnaissance du mon homosexuel anglophone, bien que semblant ignorer une partie la ltérature soclogique sur l’homosexualé, l’article donne une défn du « g out » qui dique bien la transn qui s’opère alors entre ux signifitns ici présent simultanément.
Il évoque ssi, me d’tr trs la f s anné 1970 cés pl ht, le développement zon urba spécifiquement homosexuell:16L’affirmatn publique l’inté homosexuelle et l’existence d’une munté homosexuelle à pee sortie l’ombre va jqu’à l’anisatn énomique, polique et spatiale. 17Cette nstutn la populatn homosexuelle en nich urba, à laquelle s’associe le développement revenditns poliqu parfois clairement « muntair », dans le dre group homosexuels anisés, va provoquer une suatn nflictuelle spécifique en France à partir s anné 1990. Bien que, selon certas mentatrs, on ne puisse pas vérablement y parler d’une « munté homosexuelle », si on pare la suatn hexagonale par exemple à celle s Pays-Bas (Duyvendak, 1993), il rte que se créent progrsivement un mouvement et s stutns, asi qu’un quartier spécifiquement homosexuel à Paris (Gird, 2014), ou pl précisément s pac urbas homosexuels assez parabl à cx que l’on observe x États-Unis.